Ces reines qui ont fait l'Angleterre, ou comment Albion a refusé la loi salique

Un historien de l’époque moderne

 

Historien de la réforme protestante et du XVIième siècle, Bernard Cottret a publié nombre d’ouvrages importants : 1598 l’édit de Nantes ou tout récemment La Révolution anglaise. Parallèlement, il s’est fait aussi biographe de personnages clefs de cette période : Calvin, Henry VIII, Cromwell (chez Fayard en 1996, très réussie) ou Thomas More. Il a choisi ici de traiter des Reines d’Angleterre, de la (presque) mythique Boadicée à Elisabeth II.

 

Etre Reine en Angleterre

 

Sans surprise, Bernard Cottret nous apprend qu’être reine en Angleterre est loin d’être une sinécure. Une reine est là pour engendrer un (ou des) héritier(s) mâles. Ce qui n’empêche pas certaines d’être très influentes, ainsi Aliénor d’Aquitaine au XIIième  siècle. Comme en France, la possibilité d’une régence féminine existe. Les choses changent cependant au XVIième   siècle car Henry VIII, malgré ses nombreux mariages, n’a eu qu’un fils et deux filles qui ont atteint l’âge adulte. La mort d’Edouard VI permet à ses sœurs Mary et Elisabeth Tudor d’accéder au trône et d’exercer pleinement le pouvoir. Par rapport à la France où règne la loi salique, c’est totalement nouveau. Et cela va se reproduire dans l’Histoire, après la fuite de Jacques II et la glorieuse Révolution (1688-89) par exemple, sans parler de la Reine Victoria. Cette évolution est aujourd’hui arrivée à son terme puisqu’il n’y a désormais plus de règle de primogéniture masculine : une fille aînée pourra désormais devenir reine devant un frère cadet.

 

Des femmes (trop) comme les autres ?

 

Disons-le franchement : on est ici face à un ouvrage « grand public », moins pointu que ses biographies de Cromwell et de Calvin. Et pourquoi pas, après tout : l’Histoire a besoin d’être grand public. Ce livre constitue aussi une galerie de portraits de femmes, certaines célèbres (Aliénor bien sûr) et d’autres inconnues (voir le chapitre consacrée à Henriette de France, épouse de Charles Ier ). Cottret nous fournit plein de détails de leur vie, publique comme privée. L’amateur y trouvera son compte mais on est cependant loin de la rigueur des études consacrées à la Réforme protestante mais le sujet, m’objectera-t-on, n’est pas le même. Recommandé pour le train ou la plage.

 

 

 

Sylvain Bonnet

 

Bernard Cottret, Ces reines qui ont fait l’Angleterre, Tallandier, mai 2016, 432 pages, 23,90 €

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