Claudia Comte : faire sciure de tout bois

Adepte de la tronçonneuse, la Vaudoise est une parfaite iconoclaste. Elle travaille le bois entre autres pour les plaisirs olfactifs que ce matériau dégage. Quant à l’outil, il lui permet de travailler vite et bien : « Je ne m’imaginerais pas tailler mes sculptures avec un ciseau à bois.» dit-elle.

Originaire d’un hameau  du canton de Vaud,  Claudia Comte vit désormais à Berlin. Elle n’oublie pas pour autant le chalet de bois de ses origines où elle apprit le plaisir de cette matière vivante. Son œuvre joue de l’environnement naturel et de l’esthétique rustique qu’elle les détourne avec ironie.

L’obsession créatrice joue entre le hideux et la beauté en une forme de majesté qui rappelle paradoxalement et dans la rudesse une atmosphère où les contraires s’attirent. L’ironie reste implicite mais en contact avec une puissance et des présences indéterminées, une substance où la plénitude prend des chemins de traverse entre pacification et violence.

Nature et matériaux jouent comme des stimulants : le « je » humain de l’artiste y trouve accès à une expérience autant personnelle que mythique qui oblige peut-être l’artiste à se reconnaître sous le jour le plus étranger.

Jean-Paul Gavard-Perret

« Claudia Comte », Textes de Fanni Fetzer, Chus Martínez, Matthieu Poirier, entretien avec Claudia Comte, JRP/Ringier, Zurich, 2017, 160 p., 40 €

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