Etienne Liebig en terre poétique

Etienne Liebig en terre poétique.


S'aventurer en terres poétiques un acte courageux parce que la poésie est risque et mise à nu. Etienne Liebig (E.L.) - alias Don Quichotte – ne peut avancer masqué – ce n'est d'ailleurs pas son genre.

Dans le soleil, le chaud et le cru, la tendresse exulte à chaque jet. Ici, le poète ose regarder l'amour en face, tel l'aigle. Ici, le créateur se sacrifie pour sa créature, tel le pélican. E.L. n'a pas peur des cimes au bord du monde et des abîmes. E.L. sait bien le mot de Hölderlin : « Là où croit le danger, est aussi ce qui sauve. »

Quoi de plus généreux ? Quoi de plus vivant ?


J'veux mes enfants tout contre moi

J'veux qu'ils soient comme collés


Aucune ombre dans ces tableaux. Mille silences dans ces menuets.


Sans armure, avec force, E.L nous offre ici des poèmes qui ne cachent rien sinon la pudeur qui traverse chaque envoi.


Cet être fort, indifférent

Qui survole le chagrin, grand

Elégant, au-dessus de la mêlée.


Les mots d'E.L. ne viennent pas d'en haut, ils poussent, brins d'herbe, au milieu. Le poète nous offre, non un bouquet, mais des poignées de rhizomes, de jets, de nano-strates, autant de dés de vie qui nous séparent du vide. Pas besoin de faire le plein, l'énergie est solaire.


Je cherchais, boréal, l'écliptique adorée

L'azimut tropical et les fêtes australes.


Une source vient de surgir. Nul ne doute qu'ils irrigueront nos veines en émoi, pour longtemps.


Didier Bazy


Etienne Liebig, Poèmes solairesEdition Petit Rameur, juin 2014, 36 pages, 5 €

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