Parant de la lumière à l’ombre et retour

Pragmatique J-L Parant a créé longtemps des boules terrestres sorte de globes oculaires confectionnée de ses mains. Qu’importe s’il y a toujours des corbeaux dans des ciels de Van Gogh qui attendent au tournant pour lui faire la peau. Créer est une manière de se fortifier l’âme et le corps. Bref faire des boules, écrire des textes revient à ne pas les perdre. Ouvrir ou fermer les yeux permet non seulement de voir mais de croire au monde d’ici-bas dégagé grâce à l’auteur de ses codes-barres.  Cela doit suffire à la  joie et à la peine sans pour autant croire prétendre condenser  le monde en quelques mots.

 

L’auteur a toujours connu la terreur de l’ombre. Il sait que ses ancêtres ne se sont jamais débarrassés de leurs monstres nocturnes. Au  lieu de les caresser dans le sens du poil ou de  leur prêter son flanc il en a fabriqué d'autres : animaux ou diables se retrouvent parfois calfeutrés dans ses livres pour éviter des rhumes, des orgies et surtout la cécité. Quoique profondément terrestre et tellurique le poète et artiste croit à la métempsychose et à la voyance. Elle peut se résumer dans les versets  de son dernier et superbe livre qui à lui seul est la somme d’une recherche de plus de cinquante années. Créer s’ résume à faire « Comme s’il y avait la terre du jour au-dessous du ciel de la nuit. Comme s’il y avait la terre de la nuit au-dessous du ciel du jour »  pour atteindre la lumière et l’extase du monde.


Jean-Paul Gavard-Perret


Jean-Luc Parant, Les yeux suite sans fin, Dessins de l'auteur, Fata Morgana, mars 2014, 72 pages, 17 €


Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.