Dialogue des Morts de Fénelon : Résumé


Résumé : Dialogue des Morts de Fénelon (1712)

 

Cet ouvrage, comme la plupart de ceux de Fénelon, a été écrit pour l’éducation du duc de Bourgogne. Le célèbre moraliste écrivait ces Dialogues selon ses divers besoins : tantôt pour corriger d’une manière douée et aimable ce que le caractère de son élève avait de défectueux, tantôt pour confirmer en lui ce qu’il y avait de bon et de grand ; tantôt enfin pour lui insinuer, par des instructions familières à la portée de son âge, les plus sublimes maximes de la bonne politique et de la morale. Tandis qu’il formait ainsi son goût, son cœur et son esprit, il lui apprenait en même temps la fable et l’histoire avec les caractères des grands hommes de l’antiquité. Par là, unissant les préceptes et les exemples, il lui peignait la vertu d’une manière sensible, intéressante, et lui montrait qu’elle n’est pas seulement belle et aimable dans la spéculation, mais encore que la pratique n’en est point au-dessus des forces de l’homme et que c’est par elle seule qu’un roi doit arriver à la véritable gloire.

 

Morale, philosophie, art militaire, littérature, peinture, sculpture, politique, tous les arts sont effleurés dans ces Dialogues. Le nom seul des interlocuteurs le démontre aisément. Nous y voyons converser Confucius et Socrate, Socrate et Alcibiade, Platon et Aristide, Coriolan et Camille, Alexandre et Clitus, Annibal et Fabius, Horace et Virgile, Louis XI et le cardinal La Ballue, le connétable de Bourbon et Bayard, Parrhasius et Poussin. Les principes sont toujours pleins d’humanité et conformes au caractère si doux et si aimable de Fénelon. Solon prouve à Pisistrate que le tyran n’est point heureux d’avoir la tyrannie et se trouve très malheureux de la perdre. Léonidas dit à Xercès qu’il est plus beau versant des pleurs après le désastre de Salamine qu’au faite de sa puissance. Henri IV affirme à Mazarin que le malheur seul peut faire les grands rois et Richelieu prouva à Mazarin que la vraie liberté consiste à ne jamais tromper et à toujours réussir par des moyens honnêtes. L’amour de la patrie éclate à chaque ligne. Tantôt c’est Camille disant à Coriolan qu’on doit toujours obéir à sa patrie même ingrate ; tantôt c’est Bayard mourant qui soutient au connétable de Bourbon qu’il ne faut jamais porter les armes contre son pays.

 

En écrivant de mémoire ces Dialogues, Fénelon sacrifie quelquefois l’exactitude historique à la morale ; mais l’erreur involontaire ne s’applique qu’au fait, à une circonstance quelquefois assez peu importante ; ce défaut est plus regrettable lorsque la dignité du personnage est sacrifiée pour mieux servir à l’instruction du petit-fils de Louis XIV.

 

 

[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

 

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