Il est d’usage pour Monsieur Simon d’avancer masqué lors de ses critiques culinaires dans la presse. Mais il aime à dévoiler ici ses conquêtes gastronomiques ou féminines, un récit on ne peut plus léger et sensoriel. Car tout est là, la douceur des mets ou des corps, la subtilité avec laquelle on se les appropriera et le plaisir qui vient ensuite et que l’on veillera à apprécier sans hardiesse.

 

On y croisera du beau monde, celui des esthètes d’alors, Serge Lutens, racé et ténébreux ou Jacques Chazot à l’esprit aiguisé. Des femmes qui se suffisent d’un prénom ou d’un parfum, des restaurants empreints de nostalgie et des pays que l’on traverse comme des départements. L’Ami Louis, le Mandarin Oriental, Thoumieux ou bien Soo, Patricia, Agnès et puis Hong Kong, Paris, Tokyo…

 

François Simon convie son lecteur à le suivre dans ses émotions les plus troublantes ou impudiques, l’ivresse est douce, les contours irréels, il serait dommage de s’en priver.

 

Stéphanie des Horts

 

François Simon, Dans ma bouche, Flammarion, septembre 2012, 270 pages, 19 €