La belle histoire des Tuileries, le palais mal aimé

Une spécialiste du second Empire


Enseignante à Paris I Sorbonne, Juliette Glikman est l’auteur d’une thèse intitulée L’imaginaire impérial et la logique de l’histoire, étude des assises du régime du Second Empire. Elle a également publié un ouvrage très intéressant sur la captivité de Louis-Napoléon Bonaparte au fort de Ham, Louis Napoléon prisonnier (Aubier, 2011), qui lui a valu le prix Historia 2011 de la biographie politique. Elle se propose ici de nous raconter d’un palais disparu et dont l’ombre ne cesse de hanter Paris, les Tuileries.


Une histoire contrastée

Voulu par Catherine de Médicis, le palais des Tuileries est très vite l’objet de la détestation d’une partie de la noblesse qui y voit le reflet d’une reine détestée pour ses intrigues et sa politique mouvante et fluctuante, envers les réformés notamment. Il en ressort que le palais ne sera jamais complètement achevé, sauf sous Napoléon III. De moins en moins habités par les Bourbons, qui préfèrent le Louvre ou Versailles, les Tuileries servent pour des concerts ou pour abriter temporairement le souverain en visite sur Paris. La Révolution en fait paradoxalement le siège du pouvoir : Louis XVI, la convention, Napoléon, Louis XVIII, Charles X en font le lieu de leur pouvoir. Très réticent au départ, Louis-Philippe finit par y résider.


L’apothéose et la fin


Napoléon III, qui y a grandi, décide d’en faire un des lieux de la fête impériale et reliera le palais au Louvre, réalisant le souhait des Valois de bâtir un complexe palatial de grande envergure. Incendié par les communards qui y voyaient le symbole d’un pouvoir despotique, la République ne le reconstruisit pas (mis à part les pavillons de Flore et de Marsan). Voilà un lieu de mémoire bien maudit dont Juliette Glikman nous narre l’histoire avec talent.


Sylvain Bonnet


Juliette Glikman, La belle histoire des Tuileries, Flammarion « au fil de l’Histoire », septembre 2016, 346 pages, 26 €

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