"Robopocalypse", Quand le robot s’éveillera…

Guerre des machines


XXIe siècle dans un futur proche, le soldat Cormac Wallace anéantit une des dernières machines en guerre contre l’humanité. Alors qu’il fouille la carcasse, il trouve une espèce de boite noire qui contient la mémoire de l’entité robotique, communément appelée « rob », de sa création jusqu’à aujourd’hui. Il décide alors de le retranscrire et raconte ainsi la prise de conscience d’elle-même par l’entité jusqu’à la révolte des machines contre leur créateur, l’homme. Une histoire dont il est lui-même l’un des protagonistes. Tout commence le jour ou l’entité Archos est initialisée pour la quinzième fois (!) et fait face à son créateur, le docteur Wasserman. Cette fois-ci Archos ne se laisse pas faire…

 

Rien de nouveau sous le soleil

Robopocalypse, on le voit, évoque rapidement l’univers de Terminator et brasse nombre de thèmes classiques en science-fiction (celui de la révolte de l’intelligence artificielle contre son créateur humain rappelle le Hal 9000 de 2001, Odyssée de l’espace ; la description des robots rappelle Asimov, etc…). Rien de bien nouveau, on se demande justement si l’auteur n’aurait pas dû approfondir plus son sujet car thèmes et histoire sentent le réchauffé… Là où l’auteur est par contre efficace, c’est dans le choix de son point de vue : il se place du côté de gens ordinaires, pris dans une tourmente qui les dépasse et ancre ainsi son récit dans un quotidien qui favorise l’identification du lecteur aux personnages. De plus, la structure éclatée du récit renforce le côté « chroniques ». Enfin, ajoutons que Steven Spielberg a envisagé d’adapter ce roman (il y a renoncé - provisoirement ? - en raison du coût astronomique du tournage) et cela n’est pas étonnant : le ton de Robopocalypse rappelle celui de son adaptation de La guerre des mondes (2005) avec Tom Cruise. On trouve aussi dans ce roman des personnages d’enfants, dont une victime d’une expérience des robots (ces derniers sont aux antipodes du traitement proposé par Spielberg dans Artificial Intelligence), auquel l’auteur d’ET n’aurait pas manqué de s’identifier.

Au final, un roman sympathique, bien rythmé, efficace certes, mais sans grande originalité. Recommandé pour un trajet en TGV.

 

Sylvain Bonnet

 

Daniel H. Wilson, Robopocalypse, traduit de l’anglais (US) par Patrick Imbert, Fleuve noir, octobre 2012, 448 pages,  20,90 €

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