Nicci French, Cruel vendredi

Pour le duo de romanciers Nicci French, un meurtre par jour semble un bon tempo. Après lundi mélancolie, Sombre mardi, Maudit mercredi et Terrible jeudi, voici venir un Cruel vendredi. Sinistre jour en effet que celui où l’on retrouve dans la Tamise, un corps méconnaissable à la gorge tranchée, avec au poignet un bracelet au nom de Frieda Klein. Pour les enquêteurs, il est évident que la brillante et controversée psychothérapeute a une responsabilité dans le meurtre de Sandy qui n’est autre que son ancien petit ami. Elle nie toute implication mais un portefeuille au nom du défunt est retrouvé dans un des tiroirs de sa maison et de nombreux éléments sont loin de plaider en sa faveur: la victime, un universitaire éminent était revenu vivre à Londres après quelques années passées à New York dans le but plus ou moins avoué de la retrouver et la dernière fois qu’on les a vus ensemble, ils semblaient avoir une explication assez rude.

Les faits s’acharnent contre elle : c’est elle qui a rompu avec lui et histoire d’aggraver son cas, elle accuse Dan Reeve, un homme que l’on considère mort d’être le meurtrier. Avec son passif, autant dire qu’elle est dans une mauvaise passe. Si mauvaise que le jour de la confrontation avec les policiers, elle choisit de disparaître, se faisant aider par son réseau occulte et peu recommandable de gens de l’est.

Se coupant les cheveux, adoptant des jupes aux couleurs vives, elle va dormir dans un squat et mener les investigations de son côté.

Au fil des jours, et de ses recherches dans le passé de Sandy, des vérités vont apparaître, et un meurtrier que l’on n’attendait pas se révéler.

Pour leur quatorzième titre, Nicci French, couple de romanciers britanniques qui écrivent leurs thrillers psychologiques à quatre mains, nous dépeignent leur héroïne Frieda Klein comme une femme moins incontrôlable, moins infaillible que dans les quatre premiers opus la mettant en scène. C’est au contraire un personnage fragile et complexe qui apparaît au fur et à mesure que le suspens grandit et que le danger autour d’elle se fait plus pressant. Dans ce livre à l’intrigue tendue à se rompre, le plaisir du lecteur ne faiblit pas.


Brigit Bontour


Nicci French, Cruel vendrediFleuve Noir, avril 2016, 416 pages, 20 eur

Aucun commentaire pour ce contenu.