Quand Flynn Marie Bergmann fait vibrer le silence

Choyé (trop) par sa mère Flynn Maria Bergmann a coupé le cordon ombilical pour s’encanailler dans les des bouges américains avant d’enseigner dans une école de dessins. Formé aux arts visuels et influencé par les créateurs de la Beat Generation il est devenu le poète capable de mêler choses vues, blasons érotiques et graffitis. « Fiasco FM » envoie 112 poèmes en proses superbe, simple, douloureux. C’est pour l’auteur un moyen de se faire du mal et de se sauver par morceaux.

 

Chaque texte tente de réinventer l’amour. Tourneboulé par ce sentiment le poète ne peut que  tenter  d’organiser le désordre. Postulant de la divination du sentiment il l’espère : mais, comme Sœur Anne, il ne voit jamais rien venir. Patient, il réalise ces poèmes afin qu’ils ovulent de corps mais reste un univers physique et mental  « chaosmique ». 

 

Le monde s’éparpille - sous bande FM - en une suite de propositions graves  et ludiques. Elles remontent du fleuve du réel aux affluents du songe tels des saumons roses bonbons ou sous forme de « fiascos ». Par ce retour amont le créateur s’intéresse à ce qui reste lorsque le marchand d’âge passe et que l’enfance du monde perd son visage.  Certes l’auteur démoniaque et mélancolique ne caresse aucune illusion sur les misérables miracles de l’art, de la poésie et de l’amour. D’ailleurs les hommes s’y intéressent si peu qu'ils finissent par de s'inventer d'autres activités. Flynn Maria Bergmann fait exception  à la règle. 

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Flynn Marie Bergmann, « Fiasco FM », coll.Re-Pacific, editions art & fiction, Lausanne, 128 pages, 21 €.

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