Zadie Smith : une certaine solitude

La romancière britannique Zadie Smith est une femme active qui mêle métier d’enseignante, d'écrivaine et vie de famille. Elle est lectrice aussi : Je lis John Berger. Je corrige quelques travaux d’étudiants. Je relis un essai que je viens d’écrire. J’évalue combien de nouvelles de Tanizaki je peux caser en combien de périodes de vingt minutes, tout au long de la semaine.

Pendant le confinement à New-York l'année dernière, elle a écrit six textes en guise de résistance et de partage tout en offrant une suite de réflexions. Ce qui ne l'empêche pas d'être sensible aux charmes d'une nature soudain à elle-même et où des tulipes poussent "dans un modeste jardin public, sur un triangle de terre à l’intersection de trois avenues".

Zadie Smith  néanmoins dans ce temps de latence peut réfléchir à son travail d'auteure : Écrire, c’est entièrement résister, dit-elle au moment où elle éprouve une certaine solitude et qu'elle ressent un dégoût face au système de santé américain. Elle souligne aussi l'importance d'un autre virus : la racisme. Il semble plus malin que la Covid. Et l'auteur sait de quoi elle parle : sa mère est jamaïcaine.

Entre nouvelle et narration autobiographique un tel texte suit donc son cours aussi engagé que primesautier, hédoniste que stoïcisme là où le confinement est propice à l'exaltation d'une philosophie complexe de la vie.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Zadie Smith, Indices, traduit par Sika Fakambi, Folio, juin 2021, 144 p.-, 8,60 €

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