Iris Andraschek et l’énigme des corps

                   

 


 

 

La photographe crée des « montrages » picturaux narratifs où la peau devient parfois une narration de la narration, une image de l’image par « tatouages ». Ailleurs entre les corps nus et habillés d’autres abîmes se creusent. Chaque corpus quoique réel devient forcément fiction. De telles présentations renvoient à des schèmes  où l’artiste elle-même prend valeur de mythe conforme à toute une tradition occidentale. Un complexe de modèles et de paradigmes permet le déroulement  d’une apparence de réalité en un retour  calculé de l'illusion expressive.

 

De telles mises en scène et choix de modèles permettent  de toucher à la région nue de l'expérience intérieure par effet de peau. Pour la photographe autrichienne il ne s'agit plus de "rapporter" un évènement mais de le décrypter. Le réel reste forcément excorié, ne demeure que sa pure structure de surface référentielle et évènementielle.  Se produit une rupture de la logique factuelle par une narration qui  ose plonger dans l'abîme ou "le songe du songe" (Pinget)  selon un minimum d’excitation directe et un maximum de recours aux propriétés intrinsèques du langage photographique, pictural ou corporel.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

Iris Andraschek,  du 26 juin  au 1er Aout  2015, Fotohof, Inge-Morath-Platz 1-3, 5020 Salzburg, Autriche

 

 

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