Franck Maubert, Ville Close : sombre et glaçée
Lorsque Julien Collardeau revient dans la ville de Richelieu où il a passé de beaux moments avec sa tante, c’est pour faire le deuil de celle qui a accompagné un large pan de sa vie. Lorsqu’il pénètre dans la vieille bâtisse il retrouve la chaleur et les souvenirs, mais également la tristesse de l’absence. Pour lui, Richelieu est une potentialité dans un moment de doute. Journaliste gastronomique, la crise des médias l’a privé de sa rubrique, il n’est désormais plus qu’un porteur de viande froide, « nécrologue » pour personnalité vaguement connue. Une vie sans grand relief donc. En apparence, car Richelieu, ville close voulue et arrachée de la glaise par la volonté du cardinal rouge, recèle apparemment de bien vilains oiseaux.
Julien fait la connaissance d’un libraire ancien détenu mariée à une bourgeoise digne des meilleurs romans sado maso, d’un décorateur dont l’amoureux a été poignardé dans une ruelle sombre de la ville et d’une jeune femme héritière d’une jolie fortune par la grâce de la mort d’une vieille femme abandonnée de tous. Entre lecture de l’histoire de la cité et de son prince de l’Eglise, découverte d’une mystérieuse recette de cuisine et la plongée dans le cœur sombre de la prose des corbeaux, notre journaliste parcourt les rues sombres et glacées de la ville.
Un roman bien troussé et agréable à lire, même si on est
parfois un peu décontenancé par le manque de lien entre les différents
évènements. Il y a une artificialité entre les différents thèmes que Franck
Maubert ne parvient pas toujours à dépasser. Mais on est séduit par la culture
transparente et le désir de faire découvrir qui semble animer l’auteur.
Adeline Bronner
Franck Maubert, Ville Close, Editions Ecriture, janvier 2013, 184 pages, 18,95 €
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