"Dans l’œil du cyclone" de François Xavier : le livre de l’été. Plus qu’une fable ce roman est un tourbillon d’émotions
Ça débute sur une plage, sous un soleil de plomb. X., le héros désarticulé
de ce drame platonicien, tente d’oublier. Mais le monde mercantile est à sa
poursuite. Et la politique s’habille d’une aura douteuse. Mêlant altitude et
prosélytisme, la banderole claque au vent pour rappeler que le shabbat débute à
vingt-heures. N’ayant pas de RPG sous la main, X. brandit le point. Et insulte
le petit coucou à hélices qui vient d’enfiler la plage. Comme si le
communautarisme n’avait pas assez fait couler d’encre ces temps-ci... Il ira
donc prendre une douche froide et s’assoupira à côté de son meilleur ami. Mais
le narrateur, sorte de Jiminy Cricket insolent, ne tardera pas à profiter de la
situation. Puisque les femmes sont absentes et la terrasse déserte, il décide
d’en finir. X. sera définitivement rayé des cadres. Mention inutile.
Sauf que. Une vision, un film. Des souvenirs. Une vie va défiler sous les yeux déjà fermés de notre philosophe d’opérette. Marie sera cristalline et colonne vertébrale du récit. Puisqu’il s’agit d’amour, toutes les strates du monument seront ciselées au millimètre. Une voix, mieux un style. Les scènes sont courtes, les phrases claquent, coups de feu dans l’abîme du silence hypocrite. Il fera le sale boulot, ce X. magnifique dans sa vertu bafouée. Lucide, donc fragile, il relèvera néanmoins les possibles. Il fusillera les convenances, et dira ses quatre vérités. Du 11 Septembre aux marchands d’art, des midinettes aux femmes fatales. De Venise à New York il tentera de recouvrer le chemin de la Rédemption. Il croisera des personnages de fiction comme d’authentiques contemporains. Tous ne seront pas bienveillants. Alors, saura-t-il triompher ?
Plus qu’une fable ce roman sur l’amour est un tourbillon d’émotions.
Annabelle Hautecontre
François Xavier, Dans l’œil du cyclone, Les éditions du Littéraire, "La
bibliothèque de Babel", février 2012, 240 pages, 17,50 €
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