Frédéric Saenen : Pamphlets, polémiques et autre disputatio

« À l’intersection entre l’histoire des idées et l’histoire littéraire, le pamphlet est un genre particulièrement difficile à circonscrire », annonce de prime abord Frédéric Saenen dans l’avant-propos de son Dictionnaire du pamphlet. Ainsi, actuellement, rencontre-t-on ce terme pour qualifier, en en dévoyant parfois abusivement la charge originelle, un éditorial tempétueux, un plaidoyer incisif, un article non équivoque ou toute autre manifestation empreinte de véhémence (jusqu’au spectacle comique et à la chronique télévisée du samedi soir). Le pamphlet, qui s’inscrit dans la longue tradition de la polémique, se retrouve maintenant sous forme de « posts » sur les blogs de nos contemporains.

 

Frédéric Saenen condense avec un art consommé de la transmission l’étymologie nébuleuse du mot. Dès le XVIIIe siècle, Le Littré atteste une double définition syncrétique : « petit livre de peu de pages » et « libelle, écrit satirique et polémique ». À partir de là, « pamphlet » ne cessera paradoxalement de recouvrir un registre extrêmement vaste de productions (des quotidiens, des périodiques, des tableaux, des films, etc.) à la tonalité subversive. En somme, l’unité de cet ensemble protéiforme semble se cristalliser autour du ton et du style : le premier à travers les propos ravageurs véhiculés (contre une institution, un individu, une classe sociale, un régime, un pays, etc.) en est le matériau ; le second, le ciment. Paul-Louis Courier, en 1824, livrait en précurseur une réflexion soutenue sur ce phénomène. Dans son Pamphlet des pamphlets, il épinglait l’écrit en question comme suit : « De l’acétate de morphine, un grain dans une cuve se perd, n’est point senti, dans une tasse fait vomir, en une cuillerée tue, et voilà le pamphlet. » En filigrane, on perçoit d’emblée en quoi ces textes sont susceptibles de valoir à leur auteur au mieux la reconnaissance, au pire le bannissement, l’emprisonnement ou la mort. Traversant les époques et les formes (de l’opuscule au livre à volumes), ce genre électrisé foisonne de voix grinçantes, tonitruantes, incendiaires, crispantes, venimeuses… mais toutes intraitables.

Inutile de sonder plus loin cet imbroglio de paramètres car Frédéric Saenen, dans l’introduction de son Dictionnaire du pamphlet qui compte cent entrées, le débrouille magistralement et imbrique ses diverses composantes afin d’aboutir à une définition complète et nuancée, qu’il étaye très précisément par la suite : « Un genre littéraire à part entière dont le support serait la brochure ou le livre, écrit par un seul auteur (plus rarement par un groupe), auteur qui, en réaction à l’actualité ou une situation vécue, déploie pour défendre ses arguments un ensemble de techniques rhétoriques et stylistiques et adopte un ton allant de la fermeté péremptoire à la violence verbale pure, soit contre un adversaire qu’il cherche à mettre à mal, voire à éradiquer par la parole, soit en faveur d’une cause qu’il estime être vraie et juste, à ses risques et périls. »

Le Dictionnaire du pamphlet permet de (re)découvrir, au fil des notices concises, contextualisées, exemplifiées et impeccablement rédigées, des plumes, des consciences, des tempéraments qui s’incarnent dans des textes se révélant tour à tour irrévérencieux, ironiques, outranciers, nauséabonds, fulminants… Autant d’egos à vif, vibrant pour des idées de la droite extrême comme de la gauche décroissantiste, mais toujours animés d’une ferveur sans faille pour les nobles combats (J’accuse de l’habité Zola), les divagations les plus putrides (La France Juive du torrentiel Drumont), la mauvaise foi fielleuse (« La Belgique est un bâton merdeux » de Baudelaire), les interrogations maladivement déviantes (de « Faut-il réduire l’Angleterre en esclavage ? » de Béraud à « Faut-il brûler Sardou ? » de Calvet et Klein) et autres. Frédéric Saenen, en fin connaisseur, s’avère un excellent guide à suivre au cœur de ces multiples « croisades de papier menées contre », à embrasser d’une traite ou à mener une par une. Esprits curieux et non sclérosés, accrochez-vous : l’expérience stimule assurément, revigore et regorge de perles !

 

Vous êtes un homme aux multiples intérêts. Au sein du monde des Lettres, on vous connaît en tant que poète, nouvelliste, critique, animateur de revue, lecteur en public, etc. Comment a surgi chez vous l’idée de travailler sur les pamphlets ? L’amour viscéral des mots qui vous anime aurait-il rencontré son plus juste écho dans ce genre peu souvent traité ?

Mon écriture personnelle, surtout dans les poèmes que je destinais à la lecture publique, a souvent comporté des aspects relevant du pamphlet ou, plus généralement, de la polémique. C’est en effet l’amour de l’écrit qui m’a poussé à m’intéresser à ce genre, qui peut être souvent très « poétique » et où le style se marie aux passions et aux idées, pour le meilleur comme pour le pire. En fait, je me suis aperçu qu’il n’existait guère de documents un tant soit peu synthétiques consacrés à ce genre, dont j’étais déjà un lecteur friand et dont je possédais de nombreux spécimens dans ma bibliothèque. L’analyse de Marc Angenot, qui remonte au début des années 1980, demeure incontournable à maints égards, mais elle envisage, comme son titre l’indique, « la parole pamphlétaire » sous l’angle de la sémiotique et de la rhétorique générale. Je voulais pour ma part offrir une étude d’histoire littéraire, consacrée aux auteurs qui auraient commis un ou des pamphlets, parce que je désirais découvrir dans quelles circonstances de leur existence de grandes figures ressentaient soudain l’urgence de s’illustrer dans cette veine…



Dans votre Dictionnaire du pamphlet, vous avez pris le parti de vous cantonner au domaine français de France, sur une période allant de la Révolution de 1789 à nos jours. Quels ont été les critères qui ont présidé à la délimitation de ce corpus ? Vous qui êtes belge, pourquoi ne pas vous être concentré sur les émanations pamphlétaires du Plat Pays ?

Écrire un ouvrage de « vulgarisation » sur la tradition polémique et satirique dans la littérature mondiale et à travers les siècles eût été un projet déraisonnable car démesuré. Le pamphlet en tant que genre propre a véritablement surgi en France à l’époque de la Révolution française et son essor s’est appuyé sur celui de la presse, qui prend alors une importance considérable. Je me suis borné aux frontières de l’Hexagone pour les mêmes raisons pratiques, liées à la quantité du corpus, ainsi que par souci de cohérence. Il y a certes des pamphlets dans toute la francophonie (Suisse, Belgique, Canada, Afrique, etc.) ; les inclure aurait nécessité un calibrage temporel différent, adapté à chaque aire de production.

J’ai inclus deux auteurs d’origine belge, assimilables à mon sens à des écrivains français : Robert Poulet, qui vécut en France après les vicissitudes que lui causèrent ses engagements politiques en Belgique durant la guerre de 40-45, et Pol Vandromme, qui revendiqua tout au long de sa vie son appartenance au pays dont il « habitait la langue ». Pour ce dernier, je n’ai cité que son texte écrit au sujet de la panthéonisation de Malraux, je n’ai par contre pas envisagé ses polémiques relatives à des problèmes belgo-belges, savoureuses mais qui n’allaient sans doute pas interpeller le grand public.

 

Pourquoi avoir conçu un « dictionnaire » et non pas une étude plus linéaire, chronologique ? En effet, vous indiquez d’emblée dans votre introduction que le pamphlet est « à l’intersection entre l’histoire des idées et l’histoire littéraire ». Cette présentation par entrée n’entraîne-t-elle pas une fragmentation du propos ?

J’ai justement adopté la forme dictionnairique dans un second temps, mon projet initial consistant en un essai sur le pamphlet. Je me suis rendu compte, après quelques mois de travail, qu’une présentation linéaire ne tenait pas la route, tout simplement parce qu’elle allait provoquer de lourdes redites, forcément ennuyeuses. Prenons Bernanos, qui a publié d’exemplaires « écrits de combat » avant et après la Seconde Guerre mondiale ; allais-je devoir parler de ses Grands Cimetières sous la lune en relation avec la Guerre d’Espagne, puis revenir à lui au moment de La France contre les robots ? À mon sens, un dictionnaire met mieux en évidence la dichotomie entre pamphlétaires « occasionnels » et « vocationnels ». Cette distinction m’a d’ailleurs empêché d’intituler ce livre Dictionnaire des pamphlétaires, parce qu’un Zola ou un Hugo ne peuvent se réduire à cette dimension exclusive, le pamphlet étant un terrain supplémentaire d’exercice de leur talent. On s’aperçoit bien, je crois, au fil des notices, que ce genre est étroitement lié au contexte qui le suscite, mais aussi à la personnalité, au tempérament de l’auteur qui le produit. Voilà pourquoi j’ai tenté d’équilibrer mon approche entre constats généraux (dans l’introduction) et « cas particuliers » (dans les notices)…

 

Selon vous, tout le monde peut-il goûter au genre pamphlétaire ? Cette veine littéraire n’est-elle pas réservée à une « élite » possédant de solides référents historiques, idéologiques ou sociologiques ?

Il en va du pamphlet comme de toute littérature « de genre » quelque peu exigeante. Le pamphlet, bien qu’il soit souvent orienté vers le Peuple (pour l’éclairer, lui dévoiler une vérité cachée ou scandaleuse, l’endoctriner par la rudesse verbale), émane rarement du Peuple. Mieux il est écrit, plus il prend de l’envol (ou plus il se rabaisse à force d’excès et d’outrances) par rapport à la dimension concrète de son sujet. Ce n’est pas du tout un genre neutre, ni sur le plan de la forme ni sur celui du fond. Il fait appel à des événements de l’actualité articulés à des référents historiques ou culturels que ne connaît pas nécessairement le public. Je ne le crois pas élitiste pour la cause, mais certainement voué à la solitude, dans son élaboration comme dans sa réception. Quelques rares exemples de pamphlets ont un impact sur le cours des événements (le J’accuse de Zola). Pour le reste, il s’apparente souvent à une vox clamans in deserto

 

Dans vos propos, on perçoit à quel point le style s’avère primordial dans la veine pamphlétaire. Selon vous, peut-on être pamphlétaire sans être d’abord écrivain ?

Il est rare en effet de voir apparaître un pamphlet qui ne soit pas rédigé par un « professionnel de l’écriture », écrivain, intellectuel ou journaliste. Puisque ce genre joue sur la corde sensible et que, comme je le disais plus haut, il n’admet pas la « neutralité », il nécessite immanquablement que son auteur soit un virtuose de la langue, s’il veut atteindre son but.

C’est d’ailleurs un des problèmes que pose Bagatelles pour un massacre de Céline. On y entend à travers la voix courroucée du pamphlétaire, le phrasé célinien. Cette petite musique reconnaissable depuis le Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit est bel et bien là, dès les premières pages où il expose les raisons de sa rage antisémite, ou encore dans la description apocalyptique de Leningrad. Par contre, les listes sèches de noms de personnalités juives ou prétendues telles, les morceaux repris presque textuellement d’une sordide littérature d’officine, ne participent en rien à une prouesse d’écriture. On a donc affaire à un texte composite, qui dérange non seulement par sa thématique, mais aussi par ses inégalités stylistiques. Céline sera beaucoup plus « écrivain » dans les deux pamphlets suivants, tout aussi réprouvables quant à leur propos, mais plus inventifs au niveau langagier et « originaux » dans une veine qui reste en général liée à un prosaïsme appauvri, à un degré zéro de l’ordure et à un enthousiasme préfabriqué, typiques de toute forme de propagande.



En lisant votre ouvrage, on ne peut que constater une présence imposante de la « droite extrême », comme si la colère était son apanage… Comment expliquez-vous cette sorte de « main mise » ?

Céline n’est en effet pas le seul représentant de la littérature pamphlétaire d’extrême droite, et il est vrai qu’au vu de nombreux noms, on pourrait croire que la démarche d’écrire un pamphlet dénote, en soi, une appartenance à cette famille politique. Le pamphlet est le fait d’un individu qui écrit « en réaction à » et, de là à le cataloguer comme réactionnaire, il n’y a qu’un pas.

J’expliquerais la surreprésentation de pamphlets de droite parce qu’il y a, dans l’arsenal rhétorique que mobilise le pamphlet, des figures de style que s’interdirait d’utiliser un homme de gauche. Les droites radicales sont marquées, en général, par un rejet de la vision humaniste telle qu’elle est associée au discours démocratique et à sa déclinaison langagière, le « politiquement correct ». Il y a donc, à mon avis, à une certaine époque de la droite, un décloisonnement de l’injure qui va beaucoup plus loin, surtout quand il s’agit d’attaquer ad hominem. Prenons la rhétorique anticléricale, qui dénonçait et caricaturait les porteurs de soutane et leurs partisans (politiciens, bigots, etc.) ; même si la violence pouvait être inouïe de la part des bouffeurs de curé, elle s’exerçait en fonction d’une lecture sociale. Les insultes d’ordre raciste que s’autorisaient certains pamphlétaires de droite participaient plutôt d’un rejet de l’essence même d’un individu, défini dans son être, dans sa biologie, comme nuisible ou mauvais.

D’autre part, j’ai l’impression que, pour faire passer un message pamphlétaire, les auteurs de gauche feront plus volontiers appel au roman à thèse ou à des écrits où ils exposent, sous forme d’essais vigoureux, leur vision révolutionnaire de la société. Il n’empêche que le dictionnaire regroupe maints brillants écrivains « de gauche », à proportion presque égale avec leurs vis-à-vis sur l’échiquier des idées ; sans parler de ceux qui ont oscillé d’un camp à l’autre ! Il est malaisé de faire des généralités, et personnellement, je n’adhère pas du tout à la vision selon laquelle « les idées sont à gauche et le style est à droite ». Il y a des intentions, des modes de transmission, des façons de s’exprimer contrastés, à chaque « bord », et, Dieu merci !, le talent n’est l’apanage d’aucun parti. Mais les attitudes face au langage peuvent en grande part être dictées par les schémas idéologiques dont on est pétri…

 

Peu de femmes sont représentées dans vos pages… Sur cent notices, une seule est consacrée à l’une d’elles ! N’y avait-il qu’une Annie Le Brun pour figurer dans votre dictionnaire ?

Après « le pamphlet est-il de droite ? », « le pamphlet est-il machiste ? »… C’est une question des plus légitimes. Dans le domaine français, j’ai trouvé peu de pamphlets, soit féministes ou anti-féministes, soit sur d’autres sujets, écrits par des femmes. Les textes fondateurs du féminisme sont plutôt dus à des Anglo-saxonnes ou des Américaines (Valerie Solanas avec SCUM Manifesto en 1968, par exemple), donc hors corpus. En France, la réflexion féministe me semble passer plus volontiers par l’essai (cf. la volumineuse étude de Simone de Beauvoir) plutôt que par l’affirmation virulente. Il est vrai que je n’ai pas cité Flora Tristan, dont l’œuvre puissante est cependant placée sous le sceau de l’autobiographie plutôt que du pamphlet, ni Maria Deraismes parce que sa production dans le genre consistait en des articles de presse dispersés. J’aurais par contre peut-être dû inclure le réquisitoire Bas les voiles ! de Chahdortt Djavann ; cette absence relève du pur oubli… Pour le reste, je ne m’aventurerai pas à expliquer la désertion du genre pamphlétaire par les représentantes du « beau sexe » selon des critères inhérents au caractère ou aux hormones ! Là, on sombrerait vraiment dans les stéréotypes simplistes et absurdes…

 

Pensez-vous que, à l’heure actuelle, de grands pamphlets puissent encore émerger dans les lettres françaises, ou est-ce un genre condamné à vivre de petites morts successives tant il est galvaudé par une utilisation à tort et à travers ? En somme, le pamphlet reste-t-il une réalisation littéraire ou devient-il une coloration discursive ? Quel est l’avenir du pamphlet ?

J’aime beaucoup l’expression de « coloration discursive » parce que c’est tout à fait de cela qu’il s’agit ! Notre monde multimédiatisé vit un terrible dilemme : il est tiraillé entre la croissance exponentielle des moyens de communication d’une part, et d’autre part la nécessité de plus en plus pressante de surveiller les propos dont on laisse une trace. Il y a donc – pire qu’une autocensure – une « internalisation de la censure » de la part des individus. Cela ne participe même plus de la prudence, mais pour ainsi dire du réflexe, et ceux qui « se lâchent » inconsidérément peuvent parfois le payer très cher…

Il y a aussi le fait que la légitimité de la parole (ce dont s’investit toujours un pamphlétaire qui se dépeint volontiers en tant que spécialiste, témoin de première main, victime absolue, etc.) se déplace et se diffracte, selon cette idée naïve et hasardeuse que tout un chacun est potentiellement un artiste, un créateur, etc.

À mon avis, le pamphlet va évoluer selon deux axes contradictoires : un texte authentiquement pamphlétaire pourra se réfugier plus facilement sur le Net que dans les sphères éditoriales classiques ; mais cette facilité à y avoir accès tuera dans l’œuf ce qui le rend si incandescent, à savoir sa marginalité, sa clandestinité, la menace qui pèse sur lui de se voir prohibé, saisi, détruit… Le pamphlet peut-il vivre s’il n’y a un quelconque danger à être pamphlétaire ?

 

Plus personnellement, quel est le pamphlet que vous affectionnez particulièrement ? De même, quel pamphlétaire a votre préférence ?

J’ai une tendresse particulière pour l’Apostrophe à Pivot de Raymond Cousse, et plus largement pour les pages fielleuses que cet acteur a consacrées aux éminences critiques de son temps. L’appel de Raymond Borde à annihiler l’espèce en voie d’expansion des « touristes » m’a d’emblée parlé également. Un peu d’autoflagellation, avec les pages assassines de Baudelaire sur la Belgique, parce que ces notes con

Je retiens surtout le plaisir d’avoir découvert des dizaines de choses qui m’étaient inconnues, comme l’envolée de Pétrus Borel en défaveur de l’installation de l’obélisque à Paris ou les lettres au système de réforme électorale de Claude Tillier, passé à la postérité comme l’auteur de Mon Oncle Benjamin… En fait, chaque pamphlet, quels que soient ses qualités ou ses défauts intrinsèques, m’aura fourni son lot de trouvailles étonnantes, d’anecdotes savoureuses et d’éclats de rire. Que demander de plus ?


 

Propos recueillis par Samia Hammami (novembre 2010)

Dessins © Miège

 

Dictionnaire du pamphlet, Frédéric Saenen, Éditions Infolio, 2010, 190 pages, 10 €

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Il existe un répertoire des grands pamphlets accessible ici :
http://www.pamphlets.fr/ et une définition là : http://www.pamphlets.fr/p/pamphlet-definition.html