Gabrielle Althen : Éloge du beau

Outre sa création propre, Gabrielle Althen mène une réflexion sur la poésie. Dans cette centaine de poèmes en vers et en prose  elle est à la conquête de la beauté et de son mystère, dans quelque chose qui s’apparente à un feu d’artifice mais où perce une vérité.

Le ciel poétique en est comme bouleversé, ajoute-t-elle. L’ordre en semble impartageable tant son oblique paraît indécidable. Pour autant la créatrice fait de chaque pièce un tréteau afin que la conscience pivote entre le ciel et la terre.

Y concourent des brassées d’images étonnantes, portées par des rythmes secoués habilement par la  maîtrise de la langue dont la spontanéité est travaillée. Tout un art poétique jaillit pour dire l'indicible.

 

Il se déploie ici et nous rappelle que la poésie est bien la manière de rendre accessible, évident, ce qui reste inexprimable dans la rencontre du ciel et de la terre même s'il est impossible de savoir qui des deux monte ou descend. Et ce dans la chambre d’écho  de chaque poème. Il devient exercice de passion, de sensibilité et d'intelligence.

Face à la basse continue de la peine comme celle de la passion légère, la beauté fait face. Mais – devant – l'instinct lui-même s'intimide. Néanmoins l'objectif du poème reste de sauver l'informe. Preuve que loin de soi une ubiquité se fait jour. Le regard doit s'ajuster pour  voir que de l'ombre jaillit la lumière comprise – mais à  tort – comme manquante.


Jean-Paul Gavard-Perret
 

Gabrielle Althen, La fête invisible,  coll. Blanche, Gallimard, mai 2021, 128 p.-, 14,50 €
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