Taxidermie d'Alexis Turner : étrange bestiaire

Alexis Turner est le fondateur de London Taxidermy. C’est un des plus grands marchands britanniques spécialisés dans les animaux naturalisés… et les objets d’histoire naturelle. Dans les vingt dernières années, il a joué un rôle déterminant dans la redécouverte de la taxidermie. S’investissant dans des émissions de radio et TV afin de porter sa bonne parole. Car nous sommes ici en terrain particulier. Voire miné. Il faut être sacrément adepte pour supporter cela. C’est presque une secte les amoureux de la taxidermie. Car soyons, francs : vous et moi, on préfère les animaux vivants. Point les moitiés en trophées au mur ou la bête en entier empaillée dans la salon… Enfin, puisqu’il faut de tout pour faire un monde (il y a bien des Témoins de Jéhova qui refusent les transfusions sanguines et préfèrent mourir sous l’œil de leur dieu), il y a aussi les fondus d’animaux morts…


Donc pour vous, rien que pour vous. Et les petits curieux qui ont l’estomac bien accroché et qui ne rendront pas leur petit-déjeuner dès la quinzième page devant le chant immortalisé en traînant un mini-corbillard… voici la bible du genre. Où l’on apprend que pour plus de 67 000 euros, dernièrement, se sont vendus aux enchères trois chiens empaillés datant du XIXe siècle. Quand on aime on ne compte pas.


Les trois quarts du livre sont axés sur des séries de photos, des musées aux collections, des intérieurs de particuliers aux planches squelettiques, tout un univers qui fascine ou fait froid dans le dos. C’est spectaculaire, cela peut parfois être beau. C’est surprenant surtout, voire dérangeant.


Annabelle Hautecontre


Alexis Turner, Taxidermie, traduit de l’anglais par Annie Perez, 170x240, Gallimard, septembre 2013, 256 p. – 35,00 €

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