Art et religion de Chauvet à Lascaux, une nouvelle interprétaton
Une figure de l’anthropologie
Anthropologue et ethnologue réputé et directeur de recherches au CNRS, Alain Testart s’était fait connaître par ses recherches sur l’organisation sociale des aborigènes, puis il avait élargi son champ d’action à l’ensemble des peuples des « chasseurs-cueilleurs ». Pour lui, les chasseurs cueilleurs étaient beaucoup moins différents des peuples sédentaires et agriculteurs. Il s’affichait également comme un « évolutionniste » même s’il critiquait certains postulats de ce courant de pensée anthropologique. Il est mort en 2013 en laissant derrière lui le manuscrit d’Art et religion de Chauvet à Lascaux, mis en ordre et complété par Valérie Lécrivain.
Une analyse originale
Reprenant l’ensemble des fresques préhistoriques, comme celles de Lascaux par exemple, Testart les analyse et y voit une expression d’un totémisme qui, à travers la représentation des animaux, renvoie surtout à l’homme. Pour Testart, les artistes ne parlent en effet que de l’homme, et de la femme, à travers les représentations animales. C’est tout un monde oublié qui reprend alors vie dans cet ouvrage. De plus, pour Testart, le choix d’une grotte est tout sauf innocent, renvoyant à la féminité. C’est assez passionnant même si les spécialistes ont beaucoup critiqué le côté systématique de l’interprétation proposée.
Sylvain Bonnet
Alain Testart, Art et religion de Chauvet à Lascaux, Gallimard « la bibliothèque illustrée des histoires », avant-propos de Valérie Lécrivain, novembre 2016, 380 pages, 26 €
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