La lumière d’Helmar Lerski

Pour fêter les vingt ans du mahJ a lieu – jusqu’au 26 août 2018 – la première rétrospective en France consacrée au photographe & cinéaste Helmar Lerski (1871-1956). Avec près de 200 œuvres provenant du Folkwang Museum d’Essen et du mahJ, elle donne à voir la partie la plus importante du fonds exceptionnel de 435 épreuves anciennes acquises par le musée en 2015.

Ce qui frappe dès le premier regard : la lumière. Sa captation. Son interprétation. Sa sublimation. Selon les clichés, les thèmes abordés, toutes ces photographies sont centrées autour d’un même axe. D’une grande cohérence artistique. Avec cette obsession pour la lumière…
Des portraits aux paysages, Lerski emploie des chambres exigeant des négatifs de grande taille (jusqu’à 24 x 30 cm), des miroirs ou d’autres accessoires. Il peut ainsi explorer les reliefs des visages. Il sculpte tout en faisant de la photographie.
Il modèle les brillances. Contraste les tons pour aspirer l’âme du sujet, l’inciter à se montrer sur la gélatine…

Globe-trotter, Lerski quitte son emploi d’apprenti dans une banque suisse pour parcourir l’Afrique dès ses dix-huit ans.
Puis il rejoint sa sœur installée à Chicago avant de revenir en Suisse se marier, repartir à Milwaukee. Ascension fulgurante comme photographe. Retour en Europe à Berlin en 1915 : il sera directeur de la photographie pour une société de production de films muets. A la fin des années 1920 il se remet à la photo.
Dans les années 1930 il parcourt la Palestine : révélations à Tel Aviv, la lumière y est encore plus dense… Se seront, selon lui, les séries qui marqueront l’œuvre de sa vie. Avec notamment la série Arabes et juifs qui témoigne d’un intérêt puissant porté à la diversité humaine de la Palestine, véritable manifeste de tolérance et de respect de l’autre…
Quelques mois avant la création d’Israël, Lerski s’installe à Zurich, où il finit ses jours en 1956.

Annabelle Hautecontre

Nicolas Feuillie (sous la direction de), Helmar Lerski – Pionnier de la lumière, 215x285, broché avec couverture à rabats, 120 illustrations, Gallimard, avril 2018, 176 p. – 32 euros

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