Les banquets de plafond de Léo Fourrier

Libertin plus qu’insidieusement, ce roman ne se contente pas d’exhiber le corps en tous ses états turgescents et le corps du désert. Fourrier libère non seulement les pulsions intérieures mais l’artifice dans des espaces où parfois le faux généralisé est devenu l’ersatz de l’amour sous forme de circulation marchande des produits humains.
Ils deviennent ici consommables (avec date de fraîcheur) et proposés comme des objets de désirs et d’envie. Ils deviennent des distractions où néanmoins et ironiquement la culture fait retour en s’opposant à tout autre engagement (et dégagement).
Entre moments de futilité et plus profond, l’écriture propose une aventure où la langue joue son propre jeu sans formalisme où s’estompent les idées reçues sur la culpabilité. Elle devient secondaire dans un monde où accords et désaccords vont de paire (et parfois de quasi pères).
Fourrier fait entrer dans un monde plus à l’oisiveté légère que dans le grand cauchemar peut représenter l’histoire sous ses formes caudines. Les trousseurs travaillent moins à l’ébranlement de la langue qu’à - loin des vagues à larmes - d’autres mouvements et pénétrantes saillies.
Jean-Paul Gavard-Perret
Léo Fourrier, Un incident mineur, Gallimard, mai 2018, 288 p.-, 19,50 euros
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