Alicia Gallienne l'étoile filante

Alicia Gallienne a disparu en 1990. Elle n'avait que 20 ans. Trente ans après sa mort, ses poèmes sont publiés et Guillaume Gallienne – son cousin – s'en fait le passeur. Elle a profondément marqué la vie du comédien : "Enfants, nous les cousins, étions tous amoureux d’elle, de son sourire frondeur, de ses cheveux longs et de ses yeux bleus sublimes. Atteinte d’une maladie rare, elle lutte au plus profond d’elle-même, pour la vie qu’elle aime tant", disait-il dans son émission de France Inter Ça peut pas faire de mal sur France Inter.
Et il ajoute : "C’est le jour de sa mort que j’ai décidé de devenir comédien, afin de transmettre les mots des grands auteurs, dont elle m’a donné le goût."

Comme l'écrit Sophie Nauleau ces "poèmes sont ceux d’une irradiante jeune fille et d’une jeune femme secrète qui aura vécu intensément un destin de comète."
À l'image de Joelle de la Casinière, Alicia Gallienne appartient à l'ordre des étoiles filantes dont perdure la lumière fulgurante au sein des ténèbres :
"Je vis dans les merveilleux nuages que Baudelaire a fabriqués pour moi", écrivait-elle.
Et pendant que cela était possible elle les a chevauchés dans des voyages nocturnes et célestes en un jaillissement poétique qui n'avait que faire de la retenue.

Son livre est donc comparable à celui qu'un oiseau écrit dans l'éther et qui sait reconnaître des brumes d'ici et d'ailleurs. D'où ces odes aux diverses entrées à la sur-vivance au delà des affres et des errances.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Alicia Gallienne, L’autre moitié du songe m’appartient, édition de Sophie Nauleau et postface de Guillaume Gallienne, Gallimard, février 2020, 24 €


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