Les femmes & l’art contemporain français

L’art contemporain. Éternelle querelle. Est-ce – encore – de l’art ou une escroquerie ? Une machine à fric ? Une bouffonnerie intellectuelle ? Un manifeste politique ? Dire que c’est de l’art suffit-il à. Duchamp sortez de ce corps, je vous prie ! Un urinoir reste et demeurera un urinoir. Ad vitam æternam.
Et je ne parle même pas du Beau. Une fois le postulat posé, pourquoi pas des femmes curateurs ? Curateuses étant encore un peu douloureux. C’est comme sapeuse-pompière, j’ai un peu de mal avec mes amies féministes…

Elles sont donc quelques-unes à s’agiter dans le bocal consanguin de l’art contemporain qui met en relation des artistes du moment avec de nouveaux riches qui s’achètent facilement une culture qui leur fait cruellement défaut. Mais que ne ferait-on pas pour faire partie de la secte ? Dès lors que l’argent ne compte pas… Catherine Millet ne disait-elle pas, déjà en 1980, que l’on se dirigeait de la mort de l’art à la mode de l’art ?
Il est d’ailleurs amusant que l’art contemporain se soit développé en parallèle de la mondialisation et du néo-féminisme. Voilà donc l’égalité pour ces dames. Pourquoi pas : le mauvais goût n’est pas affaire de genre, après tout…

Voici quinze portraits de celles qui ont compté. En France, depuis cinquante ans. Aucune artiste, donc, mais des conservatrices, des directrices de fondation, des galeristes, une directrice de la FIAC, une collectionneuse, une journaliste et… Germaine de Liencourt qui travaillait avant même son ouverture pour le Centre Pompidou. Dont elle aime à dire : C’est MA maison. On décrypte d’emblée l’objectivité des choix à venir dans ce drôle de musée. On oubliera Alexia Fabre qui pilote le MAC VAL. Le pire musée que je n’ai jamais visité. Un monument dressé au grand n’importe quoi. Qui expose du linge, des téléviseurs déréglés, du bruit, enfin tout et rien comme trop souvent l’art contemporain…

Ensemble hétéroclite, Paris, banlieue, régions. Diversité des points de vue (vraiment ?) selon la géographie. Mais en fil rouge toujours cette absence de beauté. Reste les petites histoires personnelles. Les anecdotes. La traçabilité de l’évolution de cette catégorie. La banalisation de ce tout est de l’art du moment qu’un "artiste" le décide. L’avenir et l’accueil du public qui semble ces derniers temps marquer un temps d’arrêt. Comme quoi. Ce public si crédule commence à se rendre compte qu’on se paie sa tête.
Fort heureusement, le Musée d'art moderne de Paris exposera Oskar Kokoschka dès le 23 septembre prochain, ouf ! Deux ans après l’extraordinaire rétrospective sur Kupka… On peut croire que des beaux jours nous attendent…

 

 

Annabelle Hautecontre

 

Anne Martin-Fugier, Quelques-unes… Femmes de l’art contemporain en France, coll. Témoins de l’art, Gallimard, mars 2021, 224 p.-, 25 €
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1 commentaire

J'applaudis à votre - excellente ! - lucidité.

André Lombard.