Forêts des songes et des ombres

Qui n'est pas fasciné par le mystère des arbres ?
Franck Delorieux le fut et le reste en mémoire d'une enfance où il fut entouré par les chênes (Quercus, en latin). En nouveau Virgile et accompagné des dessins de Gianni Burattoni, il crée pour saluer l'exaltation de la vie en une série de bucoliques.

Surgit un panthéisme qui se rencontre rarement à notre époque plus ancrée dans le catastrophisme. Quant au "séminaire des nuits" il nous replonge dans notre peur enfantine du noir et ce qu'elle devient en tant que mélancolie et solitude plus tard.
Le poète n’étale jamais son propos, il montre les accrocs de nos fantasmes d'angoisse là où plus que de parler d'images il est question de glissements successifs. Hors parade mais pour une théâtralité du réel.

Delorieux le réenchante. Tout est là pour aiguiser la soif et trouer l’espace rectangulaire de nos propres images cinématographiques mentales en une suite de débordements. Ils piègent notre regard.


Jean-Paul Gavard-Perret


Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits, accompagné de dessins de Gianni Burattoni, coll. Blanche, Gallimard, 12 mai 2021, 96 p.-, 12 €

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