Philippe Bordas & la chronique de l'amour absolu

Si Cavalier noir est un roman parfois trop long dans sa narration, les personnages demeurent attirants.  Entre autres Mylena la troublante voire  la fascinante. Le narrateur lui aussi, passablement "cassé"  retient l'attention du lecteur au sein d'une quête de l'amour dont nous sommes les voyeurs.

La langue est brillante. Elle accorde un angle particulier à cette expérience existentielle rare. Ce langage ne répond pas forcément à ce que nous attendons mais cela force à sortir de nos commodités de lecture. C'est comme si l'auteur réinventait le langage de l'amour et de la vie.

Cette histoire de fuite et d'exil reste avant tout celle  d’un amour hors de nos saisons. Y apparaissent une érotique de roucoulades courtoises, présence d'une muse et madone, sensualité voluptueuse dans une cabane au fond des bois. Peu à peu nous quittons un Paris gouailleur pour divers vagabondages jusque dans les déviances assumées de l'écriture toujours prête à subjuguer dans son artifice habilement fabriqué pour métamorphoser le réel.
 

Jean-Paul Gavard-Perret
 

Philippe Bordas, Cavalier noir, Gallimard, février 2021, 336 p.-, 21 €

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