Pour qui dessine comme pour qui écrit à une amoureuse – et Simon Frankart  le prouve – l’enjeu est de cerner quelque chose de juste du rapport du sujet  à sa propre expérience du monde. 

Mais le monde n’est pas une sorte d’en deçà ou d’au delà de l'image ou des mots : il est toujours déjà fait de l'image, constitué comme monde par le réseau des mots qui plutôt que la décrire la prolonge.

Tout ici est clos mais ouvert avec des exaltations d’une sublimation nourrie de pathos (celui que génère l'absence). D’où le combat contre le blues grâce à ce qui fait la saveur d'un tel ouvrage : l'humour et l'érotisme.
Les deux donnent par les images en noir et blanc de l'éternité au style même de l'écriture. Ce qui est à la fois un comble et un exploit.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Simon Frankart, Petites Luxures. Lettre Aimée, coll. Humour & BD / Hoëbeke, Gallimard, novembre 2021, 15 €
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