Une nécessité pousse l’auteur à rouvrir depuis 2019 un pan du passé (1994), à revoir une ville (Sarajevo) qui s’est relevée sans oublier ses blessures. Dans des lieux reconstruits c’est le corps d’Anna (anesthésiste italienne rencontrée dans un hôpital ) qui hante l’écrivain et leur nuit passée à Rome lorsqu’ils quittèrent la ville en guerre. 
La recherche du temps passé se confond avec Anna car pendant un demi-siècle rien n’a épuisé l’amour.
Retrouvant les rues de Zagreb avant un vol pour Bruxelles, l’écrivain va au Musée des cœurs brisés qui abrite des objets témoignant d’une séparation amoureuse, laissés par des êtres endeuillés par une rupture sentimentale ou la mort de l’aimé.

Jean-Luc Outers plonge dans une remontée dans le temps, un vertige mémoriel en se donnant rendez-vous avec lui-même en un pan de passé collectif et un fragment de passé intime.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Luc Outers, Hôtel de guerre, Gallimard, coll. L’infini, mars 2022, 192 p.-, 18€
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