Le temps perdu de Stéphane Carlier

C'est par un livre de poche laissé au salon Cindy coiffure que tout à commencé. Nolwenn et les autres employées du salon n'y ont guère prêté attention. Clara si. Mais pas tout de suite. Il lui a fallu comme à Proust (car c'est de lui qu'il s'agit) du temps pour retrouver celui qui s'est perdu.
Dans un jeu subtil de différents temps Stéphane Carlier remonte habilement une telle histoire d'initiation. C'est incisif, aiguisé, drôle avec une pointe de nostalgie qui rend ce livre attachant et instructif dans le meilleur sens du mot.
C'est aussi une manière de montrer comment des lectures changent la vie même à celles (ou ceux) qui en sont a priori le plus éloigné et qui peu à peu sentent un sentiment de triomphe grandir en elle même si un tel chemin n'est pas sans rencontrer quelques avanies.
Néanmoins en revisitant son propre passé à l'aune de la Recherche Clara trouve le moyen de vivre par les messages codés qu'un tel livre accorde à son  inconscient si bien qu'entre souvenirs personnels et grande littérature un hymen a lieu.

Jean-Paul Gavard-Perret

Stéphane Carlier, Clara lit Proust, Gallimard, septembre 2022, 190 p.-, 18,50€
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