A vol d'oiseau, du nouveau dans le grand Ouest


Craig Johnson et Gallmeister

 

Ancien flic, et titulaire d’un doctorat en art dramatique, Craig Johnson a aussi exercé d’autres métiers comme charpentier, cow-boy ou conducteur de camion. Il a donc roulé sa bosse à travers les Etats-Unis avant de s’installer dans le Wyoming et de publier des romans (14 à ce jour) qui ont tous comme héros le personnage de Walt Longmire, shérif du comté fictif d’Absaroka. Il est publié en France par Gallmeister, jeune éditeur féru de littérature américaine en général et de romans noirs en particulier, qui a réussi récemment à rallier François Guérif, pilier de la maison Rivages et découvreur de James Ellroy et James Lee Burke. Le lectorat français est devenu assez friand des livres de Johnson et on va voir que c’est largement mérité.

 

Préparer un mariage mène à enquêter sur un meurtre

 

Le shérif Walt Longmire est plongé dans les préparatifs du mariage de sa fille Cady, en compagnie de son ami Henry Standing Bear surnommé l’Ours. En plein repérages, ils sont témoins de la chute mortelle d’une jeune femme, Audrey Plain Feathers, qui tombe d’une falaise. Longmire et l’Ours se rendent sur place, voient expirer la jeune fille… et découvrent un nouveau-né, encore en vie. Ils emmènent le bébé à l’hôpital et Walt Longmire est rapidement pris à partie par la chef de la police tribale, Lolo Long. Ancien soldat devenue policière, Lolo Long apprend son métier et choque Longmire par son absence d’expérience. Elle est aussi une amie d’Audrey et veut tout faire pour attraper le meurtrier. Le FBI ne tarde pas à pointer le bout de son nez : le chemin sera long jusqu’au mariage de Cady…

 

Un polar solidement charpenté

 

À vol d’oiseau séduit par son atmosphère : Craig Johnson, à travers son intrigue policière un peu tarabiscotée, excelle à peindre le milieu des indiens américains, à mi-chemin de leurs traditions et d’une modernité où ils peinent à trouver leur place (et ce n’est pas faute d’essayer). Les personnages de Lolo Long et bien sûr de l’Ours sont très réussis. Narrateur, Longmire s’impose par son regard, toujours dans l’observation et jamais en train de juger, fidèle en cela au ton du roman noir, celui d’Hammett, Ellroy, Burke aussi. On pense aussi à Tony Hillerman quant à la description des réserves indiennes. Au final, voici un polar attachant, âpre et dur qu’on ne peut que recommander aux amateurs.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Craig Johnson, À vol d’oiseau, Gallmeister collection « Noire », traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, mai 2016, 360 pages, 23,50 €

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