"Le chasseur et son ombre", lecture de plage
La chasse
Un homme se réveille dans l’obscurité, complètement dans le cirage. Il tente de se rappeler pourquoi il est là : il finit par se rappeler qu’il s’appelle Ramon Espejo…
Après avoir colonisé une partie du système solaire, l’humanité a été contactée par une espèce extraterrestre, les Enye. Ces derniers ont proposé de transporter des groupes humains sur des planètes lointaines qui leur appartiennent, à charge pour ces groupes de les mettre en valeur. Ramon Espejo est un de ces colons, venu sur la planète Sao Paulo pour faire fortune. C’est un prospecteur malchanceux, au comportement de petit malfrat. Il tue dans une rixe l’ambassadeur de la planète Europe et est obligé de prendre le large durant quelques semaines. Il en profite pour rechercher de minerais et de métaux rares. En faisant sauter le flanc d’une montagne, il tombe sur les traces d’un artefact alien, remontant bien avant l’arrivée des humains sur Sao Paulo. Là, il est pris en chasse par un objet volant et tente de s’enfuir. En vain.
Capturé par des Aliens inconnus et désireux de le rester, il est chargé de retrouver un homme qui s’est évadé et qui risque de révéler leur existence. Ramon n’a pas le choix, il est obligé d’accepter. De mauvais gré, dans l’attente d’une occasion de s’enfuir, Ramon collabore. Mais est-il seulement encore Ramon ?
Les ombres
Les ombres sont d’abord nos
auteurs. Force est de reconnaître que le fruit de cette collaboration en trio, Le chasseur et son ombre ne souffre pas
d’une hétérogénéité de style. Il s’agit d’un point positif car c’est souvent le
problème des ouvrages écrits en collaboration. Quant à l’histoire proprement
dite, elle fonctionne relativement bien. Ramon Espejo, personnage à l’esprit
frustre, progresse et prend conscience de son identité. En effet, Le chasseur et son ombre fonctionne sur
le principe de la quête, comme beaucoup d’ouvrages de science-fiction et de
fantasy (je renvoie à l’ouvrage de Joseph Campbell, Le héros aux mille visages) : quête de la vérité sur le monde
(on en apprend plus sur les véritables raisons de « l’utilisation »
de l’humanité par les Enye) et quête de soi (Ramon apprend beaucoup sur
lui-même). La recette fonctionne bien, pour peu qu’on veuille se prendre au
jeu. Là où le bât blesse, c’est que Le
chasseur et son ombre fait plus de 380 pages et c’est trop. Il est
d’ailleurs étrange que George R.R. Martin n’en ait pas eu conscience car il
évite généralement les longueurs. De plus, au milieu du roman, la progression de
l’intrigue s’embrouille pour le plus grand malheur des lecteurs. Si le roman
redémarre ensuite, on reste cependant sur une impression mitigée.
Un ouvrage agréable donc, même si trop long. Loin de constituer une révolution pour le genre, Le chasseur et son ombre est recommandé pour… lire sur la plage !
Sylvain Bonnet
George R.R.Martin & Gardner Dozois & Daniel Abraham, Le chasseur et son ombre, traduit de l’anglais (US) par Fabienne Rose et Jean-Daniel Brèque, folio SF, février 2013, 390 pages, 7,70 €
3 commentaires
Tu as été très courageux. Il fallait le finir ce roman. Une histoire tirée par les cheveux. Déclinée en nouvelle, cela aurait peut-être été plus intéressant.
Pour les amoureux de la plage et de la science-fiction, il y a aussi Evanika. Le roman d'un nouvel auteur qui s'apprete à paraitre.
www.guillaumecruz.com
est-ce le lieu de cette tentative d'auto promo ?