Bernard Métraux, comédien et metteur en scène spécialisé dans le doublage (il a notamment prêté sa voix à Bill Murray dans Lost in Translation et Bienvenue à Zombieland, à Kevin Spacey dans American Beauty) nous avait étonné par sa capacité à incarner chacun des personnages du Trône de fer. Il poursuit sa lecture digne d'un marathon avec les deuxièmes et troisièmes parties, qui finissent la première intégrale des romans et ouvrent la seconde. Sa voix porte haut et rebondit de l'un à l'autre avec beaucoup de talent, aussi bien pour les personnages dont on imagine la voix grave (Hodor, Khal Drogo) que des voix plus sifflantes et insidieuses (Tyrion Lannister, Theon Greyjoy) ou plus juvéniles (les enfants Stark, Joffrey Baratheon).
Enfin, Bernard Métraux fait vivre le monde de Westeros avec beaucoup de conviction et de chaleur, rendant ces heures de lecture aussi agréables qu'une longue veillée nocturne sous le charme de quelque barde conteur.
Le Donjon rouge
Eddard Stark est la main du roi. Il enquête sur les héritiers réels de son ami le roi Barathéon pour contrer légalement les jeux d'influence de Ceirsei Lannister. Mais Eddard sera prisonnier de son propre code d'honneur, et pour combattre Cersei il faut plus de rouerie : c'est elle qui s'impose et met un terme à l'influence de la Main du roi. Joffrey Baratheon sitôt couronné va montrer l'étendue de son vice et de sa cruauté : refusant d'écouter sa mère qui voulait condamner Eddard à l'exil dans la Garde de nuit, il le condamne à mort, et cette exécution déclenchera les événements majeurs qui vont suivre.
De l'autre côté des mers, Daenerys Targaryen voit son khalasar devenir puissant puis s'effondrer, la mort de son khal y suffira.
Le Mur et la Garde de nuit voient ses nouveaux membres prendre petit à petit leur place, et l'amitié naître entre Jon Snow (bâtard d'Eddard Stark) et le pleutre Samwell Tarly.
Ce second tome ferme le premier cycle, le monde ancien n'est plus, ses héros sont morts, et le nouveau promet d'être épique.
La Bataille des rois
Une nouvelle ère commence. Après la mort du roi Baratheon et d'Eddard Stark, la maison Lanister règne en maître absolue, et le trône de fer est aux main d'un enfant vicieux et crétin, Joffrey, bâtard illégitime que sa mère la belle et cruelle Cersei a conçu avec son propre frère. La famille Stark est séparée, Robb le fils aîné d'Eddard et Catelyn se fait couronner Roi du nord, lève une armée et se dresse contre les Lannister. La guerre peut commencer.
De l'autre côté des mers, Daenerys Targaryen commence sa traversée du désert (au propre et au figuré) avec ce qu'il reste de son khalasar et ses trois bébés dragons. Un très bel épisode (absent de la série télé, comme beaucoup d'autres...) se situe dans une ville en ruines où elle prend conscience de son destin. C'est sa renaissance et sa première rencontre avec les Cités Libres.
Ce troisième volet pose toutes les bases d'un nouveau monde, pendant que le Mur et la Garde de nuit voient la résurgence de maux anciens et jusques là oubliés jusques dans les contes et légendes de la Vieille Nan...
Encore une fois, la lecture de Bernard Métraux permet de redécouvrir la puissance narrative de ce grand roman de fantasy - et au-delà, et bien supérieur à la série TV - qu'est Le Trône de Fer.
Loïc Di Stefano
George R. R. Martin, le Trône de Fer, lu par Bernard Métraux, Gallimard, "écoutez lire"
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