Discours sur le style de Buffon : Résumé


Résumé : Discours sur le Style de Buffon (1753)

 

Ce discours, prononcé par Buffon à sa réception à l’Académie, renferme d’admirables préceptes sur l’art d’écrire. Peut-être pourrait-on dire que, malgré les beautés supérieures qu’il renferme, il ne réalise pas cependant ce qu’un pareil sujet semble promettre. « Ce n’est pas, dit l’abbé Maury, la confidence d’un talent supérieur qui révèle son secret ; et, après l’avoir lu, je regrette, dans mon ignorance, de ne pas me trouver mieux instruit de ma route par le récit d’un tel voyageur qui m’éblouit de sa magnificence. C’est l’hymne d’un génie qui raconte ses jouissances et exalte sa gloire, mais qui oublie de nous donner la méthode précise et lumineuse d’assortir son élocution à son sujet, de donner de la couleur, de l’intérêt, de l’élan, de la variété à son langage, etc. »

 

Dès le début, Buffon parle de l’éloquence et prétend qu’elle ne se trouve pas dans cette faculté naturelle de parler, et dans cette puissance de sentir qui communique aux autres les impressions dont on est animé. Or, est-ce là l’idée complète de l’éloquence telle que la concevait Cicéron et Démosthène ? Il conclut de là que le style n’est que l’ordre et le mouvement qu’on met dans ses pensées ; définition incomplète qui ne tient compte ni des sentiments ni des images.

 

Buffon insiste sur la nécessité du plan dans le discours et sur celle de posséder nettement son sujet avant de prendre la plume ; il donne d’excellents préceptes sur l’ordre, la liaison des idées et le choix des mots. Il résume ainsi ses idées sur le style : « Bien écrire, dit-il, c’est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c’est avoir en même temps de l’esprit, de l’âme et du goût. Le style suppose la réunion et l’exercice de toutes les facultés intellectuelles ; les idées seules forment le fonds du style ; l’harmonie des paroles n’en est que l’accessoire, et ne dépend que de la sensibilité des organes.

 

Les ouvrages bien écrits sont les seuls qui passeront à la postérité. La quantité des connaissances, la singularité des faits, la nouveauté même des découvertes ne sont pas des sûrs garants de l’immortalité : si les ouvrages qui les contiennent ne roulent que sur de petits objets, s’ils sont écrits sans goût, sans noblesse et sans génie, ils périront, parce que les conséquences, les faits et les découvertes s’enlèvent aisément, et gagnent même à être mis en œuvre par des mains plus habiles. Ces choses sont hors de l’homme ; le style est l’homme même. »

 

 

[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

 

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Écrire, c'est comme bâtir. Un écrivain est un architecte  qui utilise comme matériaux, des mots. Le plus difficile, c'est l'agencement,  donc chacun a sa manière comme pour  le style romanesque. L'écrivain y apporte son âme, même dans l'imaginaire il y a son empreinte. Voire, il vit avec ses personnages.

Le style est l'expression écrite de la pensée de l'homme. Il est le résultat du tempérament individuel et de la formation, laquelle peut provenir de la société ou de l'école. Raison pour laquelle nous affirmons ce que dit Buffon, c'est l'homme même.