Gérard Macé : l'amour et son double

La transposition des intempéries de la vie - dont la disparition d'une femme -  devient ici une merveille que la poésie  réalisent. Surtout dans le second des deux textes réunis ici, les racines intimes sous formes de fragments biographiques  font la part belle à un imaginaire gage de vérité et prennent valeur de généralités.
Perçues à rebours les aurores sont aiguës et prouvent l’inclination à l’amour. Macé crée une volupté de la précaution. Elle atténue l’insondable tristesse qu’attise trop souvent la poésie. Ici à l’inverse elle l’éteint en sa concision accomplie qui ne courtise personne. Même pas les muses. Enfin presque car il en reste une.
En cette offrande et cette adresse, le terreau d’une telle quête devient une essence retenue et une béatitude non passée mais qui attend. L’évocation a minima d’actes apparemment anodins crée donc une marée. L’auteur la fait revenir afin de suggérer ce qui nourrit l’être en ses derniers âges. La mémoire est ici le temps non passé mais infini consanguin. L’extase en créa la demeure et sa restauration dans l’âge adulte.

Jean-Paul Gavard-Perret

Gérard Macé, Vies antérieures suivi de Les trois coffrets, coll. L'Imaginaire, Gallimard, octobre 2022, 176 p.-, 10,50 €

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