Relances et  lumière de Gérard Pfister

Gérard Pfister ne cesse de chercher les mots sous le silence et les paysages sous le vide. C'est là l'enjeu de cette suite de mille poèmes qui prolongent le livre précédent, Ce qui n’a pas de nom.
Il s'agit toujours d'un respect de la vie face au peu qu'elle est. Et les dix "centuries" de quatre vers, en deux distiques jouent à la fois d'un souffle coupé contredit par la masse des textes.
Chacun devient une relance à bras, une reprise insatiable dans un formidable espoir en dépit de ce qui advient parfois.
Dès lors le précaire devient le plus précieux même si le regard se porte trop souvent en deçà ou au-delà. Sans comprendre que la vie est là mais étrangère à nos regards éteints.

Ancrés dans la réalité ces poèmes ne s'y perdent pas. De toutes parts / nous viennent / les images les sons, écrit l'auteur mais il en fait une sélection. Les  mots s’ajourent pour épurer les émotions et ne laisser passer à travers la fragilité uniquement ce qui est essentiel à l'histoire des existences.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Gérard Pfister , Hautes huttes, éditions Arfuyen, juin 2021, 385 p.-, 19.50 €

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