Gérard Pfister : livre et lecture comme expériences

Poèmes et proses de Pfister deviennent une estimation non objective – et c'est tant mieux – de l'expérience de l'écriture comme de la lecture et de leur mode d'emploi.
Cet ensemble achève le triptyque commencé par les importants corpus de Ce qui n’a pas de nom et Hautes Huttes. Aux 1000 quatrains de ces deux volumes succèdent ici 500 tercets et l'essai L’expérience des mots qui précise l'objectif de ce travail.
Pfister relie les mots et les choses au moment où nous perdons le sens du réel en entrant dans de nouveaux mondes. Ceux de l'abstraction et du virtuel qui laissent une belle place au néant par l'étouffement qu'ils proposent.
Le livre et la lecture sont donc abordés comme des valeurs de sauvetage et de survie si toutefois auteurs et lecteurs ne croupissent pas dans l'égo.
Il s'agit dès lors non d'effacer les mots mais de les ajourer afin que de l'air y passe et que le réel s'y engouffre. Le livre / n’est là // que pour nous délivrer écrit Pfister. Mais dans la mesure où il fait parler ce qui jusque là était silencieux en un appel à notre liberté d'être.

Jean-Paul Gavard-Perret

Gérard Pfister, Le livre, suivi de L’expérience des mots, coll. Les Cahiers d’Arfuyen n° 253, Arfuyen, avril 2023, 228 p.-, 17€
 

Aucun commentaire pour ce contenu.