Gilles Berquet, Mirka Lugosi : Labyrinthes optiques

Avec Gilles Berquet et Mirka Lugosi le corps n’admet ni parenté, ni cause il reste simplement tendu sur les relations dont la syntaxe plastique assume la présence. Il se place ainsi à l’aune  du buisson, de l’arbre et de  la démesure.  Bref la pvision humaine se manifeste mais selon des images troubles : il suffit que deux jambes soient entrouvertes, à peine divisées. Surgit au fond d’un puits la profondeur de l’air.  Jane et Tarzan s’y balancent pour mieux nous emporter. Des lignes courent, se déploient, d’étranges chorégraphies vagabondent là où éclatent des soleils dont la brûlure  reste néanmoins froide.

 

Pas question de fusion. « Hide & Seek » devient un carnet de ciel et de sel où cohabitent des forces telluriques ou ailées. Entre  vertige et  humour la promesse de lumière jouxte l’obscur en un mixage de violence et de paix. L’étoffe des dessous chics est remplacée par celle des songes où le corps reste néanmoins opaque même s’y l’angoisse s’y dissout (pour les esprits mal tournés ?). S'impose le pouvoir d'étrangeté d'une poésie visuelle où parfois les anachronismes font le jeu de la science-fiction . Cette dernière éloigne du romantisme de la ruine ou de la chute.  Cela évite  aussi d'entrer la nostalgie comme le compte à rebours. Sur le lit des crépuscules surgissent des aubes berceuses en un labyrinthe oculaire enlacé. Par effet de surface apparaissent des profondeurs cachées.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 Gilles Berquet & Mirka Lugosi, « Hide and seek »,Vasta éditions en vente aux éditions de La Salle de Bains. Exposition « Mauvais Genre » galerie Addict, Paris.

 

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