Sons of the Devil, tome 1 – Le Culte du sang

Caroline du nord, 1989. La communauté de David Daly vit à l’écart de la société. Mais sous couvert de prôner une nouvelle forme de vie en société, il s’agit d’une secte satanique. Vanessa, une des membres de la secte, et jeune mère, commence à avoir des doutes sur leur leader. Elle reprend contacte avec son père policier. Ce dernier va tout faire pour l’extraire de la secte.

 

Californie, de nos jours. Travis est un orphelin particulièrement impulsif et violent qui mène une vie banale. Physiquement, Travis a une particularité qui le distingue des autres : ses yeux sont vairons. Après avoir agressé le patron du garage où il travaille, il est condamné à des travaux d’intérêts généraux. Mais sa petite amie, Melissa, persiste à tout faire pour aider le jeune homme à s’en sortir.

 

Seulement le passé tumultueux de Travis ne va pas tarder à ressurgir. Pendant un temps, Travis avait été pris en charge par une famille d’accueil. Il s’était fâché avec cette dernière et était parti vivre sa vie. Son demi-frère, un détective privé, reprend contact avec lui pour qu’il l’aide sur une affaire impliquant David Daly. Et il ne lui a pas échappé que Travis avait les mêmes yeux que le chef du culte diabolique…

 

En France, le scénariste Brian Buccellato s’est fait remarquer pour son travail sur la série Flash en collaboration avec l’artiste Francis Manapul. Avec Sons of the Devil (notez l’emploi du pluriel), il s’attaque à un genre assez différent : le thriller horrifique.

 

Son of the Devil propose un contexte en effet assez particulier. Nous nous retrouvons plongés dans une enquête mais qui implique une communauté étrange et franchement inquiétante. Selon une mécanique immuable, chaque début d’épisode se déroule pendant quelques pages en 1989 et constitue donc des flash-backs. Ces moments sont particulièrement bien réussis et viennent systématiquement alimenter le suspens de l’intrigue principale. Il faut bien deux épisodes avant que l’histoire se mette correctement en place, que les liaisons entre les deux trames deviennent intéressantes. Mais à partir de là, Sons of the Devil réussit son pari : tenir en haleine.

 

Le portrait de Travis fonctionne très bien. On croit à l’histoire de ce jeune homme écorché vif, à qui la vie n’a pas véritablement souri. Il est capable d’être adorable  et quelques instants après particulièrement violent (cf sa première scène). Crédible.

 

Graphiquement, Toni Infante réalise une jolie performance. Son dessin m’a rappelé l’énergie de ceux de Sean Murphy, avec lui aussi un côté un peu brouillon, sauvage, comme « jetés ». Certains choix de couleurs viennent renforcer l’aspect étrange du titre qui pour le moment ne fait qu’effleurer à peine le surnaturel.

 

Joli démarrage donc pour Sons of the Devil, un thriller d’épouvante qui m’a rappelé par certains aspects la série télé True Detective. La thématique des sectes sataniques est judicieusement utilisée, sans jamais en faire trop. Le titre ne focalise pas forcément sur les aspects les plus choquants de ce thème et donne même un peu de place aux victimes du gourou. Prometteur.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Brian Buccellato (scénario), Toni Infante (dessin)

Sons of the Devil, tome 1 – Le Culte du sang

Édité en France par Glénat (15 février 2017)

Traduit par Philippe Touboul

Lettré par Fred Urek

Collection Comics

160 pages couleurs, papier glacé, couverture rigide

14,95 euros

ISBN : 9782344020876

Aucun commentaire pour ce contenu.