"Tokyo Ghoul", les goules sont parmis nous

Ken Kaneki est un jeune homme bien tranquille, jusqu'au jour où il se fait agressé par une goule, ces créatures sanguinaires qui se cachent parmi les humains pour mieux s'en repaître. La goule allait le manger quand une poutre l'écrase. Retrouvé à côté du cadavre de son agresseur, Ken est transporté à l'hôpital où on lui greffe les organes de la goule, redevenue d'apparence humaine. Et à partir de ce moment, Ken change, il ne peut plus manger comme avant, il a des désirs différents... il devient une goule !

Changeant de point de vue par rapport aux histoires habituelles de zombies et autres mangeurs d'hommes,  Tokyo Ghoul met en scène deux clans de goules (résumons en : les méchants qui se régalent de leurs vices et les gentils qui survivent dans un état qui les écœure) dont on va suivre les péripéties de l'intérieur, grâce à la descente aux enfers de Ken, mi-homme mi goule, qui "apprend" à gérer sa nouvelle vie d'abord dans la douleur, puis grâce à une lycéenne-goule qui va lui servir de guide. Le point de vue de Ken, comme dans La Métamorphose de Kafka, d'ailleurs cité dans le texte, permet une réflexion sur la transformation (c'est aussi un adolescent, la transformation ici peut être vue comme une métaphore un rien gore du passage à l'âge adulte avec tous les fantasme qu'il comporte) et sort Tokyo Ghoul du "simple" récit de massacre de zombies, kill them all qu'adorent les gamers mais qui est parfois un rien répétitif voire lassant.
Une très belle série qui s'annonce introspective (malgré de belles scènes de combat, de meurtre, de viandage...) et riche, aussi bien par la qualité du scénario - plein de surprises et de finesse (le traitement par la subjectivité notamment) - et celle des dessins. Une référence sans aucun doute.

Agathe et Loïc Di Stefano

Sui Ishida, Tokyo Ghoul, tome 1/8, Glénat, août 2013, 224 pages, 6,90 eur


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