"La vie en Doll" revisite le magical girl

Kasumi Haruno est une collégienne effacée et solitaire, vivant sous les brimades de ses camarades et dans la peur de ses sentiments. Depuis la disparition de son père, sa mère a sombré dans l'alcool et elle n'a plus goût à s'amuser, et subit le quotidien. Tout change brutalement quand elle reçoit un paquet venu d'un étrange pays (qui sonne très Europe de l'Est d'avant la chute du Mur), contenant une bague et un miroir. Et un mot de son père ! A partir de ce moment là, quand elle se regarde dans le miroir et qu'elle porte la bague, un "esprit" s'empare d'elle et en fait une 
Kasumi désinhibée : elle n'hésite plus à se défendre ni à embrasser le garçon qu'elle aime en secret depuis toujours. 

Cela pourrait pourrait être une bénédiction, mais ces artefacts magiques semblent avoir été dérobés à une société secrète composée de vierges aux pouvoirs incroyables et bien décidées à les retrouver, et qui se lancent sur les traces de Kasumi...

Reprenant les codes des "magical girls" - ces histoires où une jeunes filles obtient des pouvoirs grâce à un objet (citons Sailor Moor, Magical Do Ré Mi, etc.), La Vie en Doll semble vouloir avant tout les "pervertir" et en montrer la limite, sortant du kawai pour donner un peu d'épaisseur. D'autant que les personnages sont très bien pensés et que la qualité graphique accompagne un récit très agréable, où le gothique "soft" contraste avec l'univers traditionnel des "magical girl" pour lui donner une puissance narrative inédite. 

Loïc Di Stefano

Junya Inouen, La Vie en Doll, 01, Glénat, septembre 2016, 228 pages, 7,60 eur

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