Anne Sinclair : visage hypothétique

Si Anne Sinclair semble dans son livre glisser vers elle-même ce n'est pas en abîme. Elle cultive les implosions sourdes dans un système gravitationnel où un certain vide garde la partie belle au sein d'un exercice égotique pour l'identification des foules.

Certaines braises se changent en cendres mais c'est peut-être mieux ainsi. D'autant qu'à certaines erreurs du passé se substituent des événements plus constructifs. Fini les ténèbres,  place aux flammes ravivées par un amoureux qui, lui,  ne sera pas un incendiaire dangereux.

Le livre est inoffensif et fabriqué pour l'usage du plus grand nombre. Existe une certaine transe honorée au plus haut point par l'ensemble des médiateurs – de France Inter à Closer, du Point à Paris-Match. Tout est arrangé sous forme de plaidoyer pro domo libéré de la coulpe nébuleuse de bien des brouillards.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Anne Sinclair, Passé composé, Grasset, avril 2021, 384 p.-, 22,50 euros

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.