Jean Mogin : un poème de notre temps ?

Inutile, car superflu, d'essayer de dresser la moindre liste des calamités et de toutes les disgrâces – tout comme celle, d'ailleurs, des déjà heureuses et innombrables remises en question et/ou des providentiels retournements intérieurs – qui nous atteignent tour à tour en particulier en cet avènement majeur, désormais ouvertement en cours sur la planète entière, que Marilyn Ferguson, entre autres, appelle passage à l'ère du Verseau et certains mystiques chrétiens Pentecôte d'amour. 
Ère du Verseau s'invitant, fatalement comme nécessairement, à tout subvertir de nos sociétés établies avant tout sur l'avoir – ça y est, nous y sommes ! – pour, s'accomplissant jour après jour, faire ainsi naturellement suite logique à celle des Poissons.
Phénomène vital régénérant auquel depuis toujours, ici et là, mythes, textes sacrés, contes et légendes de tous les pays, tentaient de sagement nous familiariser tandis que, le temps en étant soudain venu, pour la grande majorité, nous nous trouvons pourtant pris de court, de vitesse, carrément stupéfaits, incrédules, malgré et contre tout ; nourrissant même parfois encore désespérément le rêve d'un retour systémique à la vie d'avant comme si elle avait été une sorte d'éden !

Pour recevoir de tout cela un éclairage différent, non plus seulement rationnel, scientifique ou religieux, voire ésotérique, il me plaît de laisser aujourd'hui ici la parole au poète Jean Mogin par l'un de ses poèmes publiés chez Grasset, en 1985, dans son recueil Maison partout.
Court poème au ressenti sacrément ardent qui, arrivés au point où nous en sommes, et malgré le peu de recul, paraît tout à coup bel et bien du genre visionnaire, car ni plus ni moins que clairement de plain-pied avec notre temps, à la hauteur même, donc, de – comme on le dit d'ailleurs si justement – ce qui nous arrive
Tout cela brandi en rien comme une punitive malédiction mais, bien au contraire, véritablement nommé avec force en un irrépressible cri du cœur délivrant son information.
Chacun en jugera bien sûr à l'aune de son propre discernement et en phase avec son évolution personnelle en ces temps de mutations d'une richesse et d'une intensité toutes deux rarissimes, on en conviendra, dans toute l'Histoire connue de l'humanité.
 

André Lombard

Jean Mogin, Maison partout, Grasset, 1985, 96p.-, 9,90 €

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