Un jour à Fontainebleau
C’est à Napoléon que le château doit la fin de son purgatoire. Désireux d’accueillir le pape à l’occasion de son sacre, il restaure, rénove et remeuble galeries et appartements avec la splendeur du passé. Dans les salles, l’aigle impérial côtoie la salamandre, le lourd mobilier empire, les meubles délicats signés Jean-Henri Riesener. Le boudoir Turc commandé par Marie-Antoinette, fut livré à Joséphine . Cacophonie tragique de l’histoire. Cinquante ans plus tard, Napoléon III et l’impératrice Eugénie choisiront Fontainebleau comme lieu de villégiature et y laisseront une empreinte encore plus forte que celle de Napoléon 1er.
Ce livre signé par Guillaume Picon illustre la façon dont au cours de ses mille ans d’histoire, Fontainebleau fut le témoin privilégié de l’histoire de France tragique, mouvementée dans ses conflits ou au contraire charmante et frivole par ses concerts et ses divertissements. Les photographies D’Eric Sander soulignent l’incroyable mélange de styles qui est la marque du château : du rez-de-chaussée du donjon médiéval transformé sous Louis-Philippe en un vestibule de style gothique, à l’incongru musée chinois de l’impératrice Eugénie en passant par les salles d’époque Renaissance, dix-huitième ou Empire. Fontainebleau, "la Belle eau", moins connu que Versailles marqué de l’empreinte d’un seul roi est selon Napoléon "la vraie demeure des rois" qui ont tous ou presque laissé leur empreinte. Un château qui a "la forme et la couleur du temps".
Brigit Bontour
Guillaume Picon, Un jour à Fontainebleau,
Photographie d’Eric Sander, Flammarion, 218 pages, 29,90 €
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