Henri Droguet à l'Ouest

Fidèle à la Bretagne, Droguet au milieu des crachins poursuit son travail d'arpenteur entre bardane et anis étoilé.

Commençant à connaître des ans les outrages il n'en reste pas pour autant magicien du verbe afin de décrire ses lieux d'élection et les merles moqueurs que sont le hommes comme les femmes aux cheveux mousseux sont expertes en crêpes.

Dans toute sa partie de l'œuvre publiée chez Gallimard se dessine un vagabondage : le réel y est sans cesse métamorphosée par une magie verbale  drôle, précieusement roturière là où la musique n'a rien de secondaire.
Maître absolu du vocabulaire Droguet jour de la proximité et du lointain dans les apports que créent les mots. Ils ne perdent pas la boussole mais inventent une surenchère au réel.
Qu'il pleuve sur un linge étendu et qu'un chien tousse n'assèche pas le monde. Il vit au grand air marin en invitant à la rêverie des profondeurs. Le paysage à la fois apparaît et échappe en une nouvelle perception sensorielle qui creuse les frontières du monde sensible et intelligible en créant une  étrangeté qui amène à se perdre pour mieux se retrouver.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Henri Droguet, Toutes affaires cessantes, Gallimard, mars 2022, 88 p.-, 12 €

Aucun commentaire pour ce contenu.