Claude Tabarini genevois d'hier et d'aujourd'hui

Qu'importe si du côté du dernier matin d’automne, le rouge doux des feuilles mortes gardent leur secret encore intact. Claude Tabarini est là pour récupérer tout ce qui se lézarde au fil du temps et parfois des immeubles genevois qui, derrière la gare Cornavin, sont devenus des squats où les volets battent.

L'auteur accorde en conséquence à Genève et ses environs une clarté qui est lumière et non éclairage. Ce dévoilement ignore ni l'exclusion, ni la solitude. Le dévoilement connaît les frontières du pathos.
Il est détourné afin d’établir l'équilibre entre l'ellipse orientée vers la suggestion (dans les textes courts du livre ) et l'énoncé complexe  porté vers l’apparition qui n’a rien de pieuse (dans ses textes plus longs).

Demeurent la nécessité du secret et l'impératif de la monstration. Que cherches-tu ? dit en substance le poète.
Qù suis-je ? répond celui qui lit son livre.
Mais encore ?  reprend le premier.
Vous montrez tout ce qui manque, échappe, ajoute le second. A savoir ce qui manque au présent et ce qui manque de passé.

Chaque texte refait le monde et qu'importe du joug des ans. Chaque texte transforme en flocons les graines de son règne. Le tout sans prétention, sans posture et sans même la volonté de faire œuvre.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Claude Tabarini, Au jardin des légendes, éditions Héros-Limite, Genève, juin 2020, 78 p.-, 14 €

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