Hans Erich Nossack : l'enfer

En juillet 1943, le jeune écrivain pacifiste de gauche Hans Erich Nossack décide de passer quelques jours dans la campagne près de Hambourg. Or de fin juillet à début aout va avoir lieu l’opération Gomorrhe.
Elle est le fait des Alliés et a pour but la destruction du port et de la ville allemande. Résultat : 350 000 habitations seront détruites et près d’un million de civils sans abri.
Il assiste a la débâcle : Pour moi, la ville s’est effondrée comme un tout, et pour moi le danger consista, voyant et sachant cela, à être écrasé par la souffrance du sort commun, écrit l'auteur après cette tempête de feu
Sa voix interpelle encore saison après saison : les migrants arrachés violemment à leur terre ont changé mais demeure toujours le traumatisme. Et ce que l'on appelle "la littérature des ruines" touche ici à un paroxysme.
Jean-Paul Gavard-Perret
Hans Erich Nossack, L’Effondrement, traduction de Jean-Pierre Boyer et Silke Hass, Héros Limite, Genève, novembre 2021, 80 p.-, 16 €
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