Strip9, "Plein d’auteurs tout neufs !" : lancement officiel d’un nouveau magazine BD et rencontre avec son créateur (2/2)

Suite de l'entretien accordé par Jérémy Beccu à l'occasion de la sortie du premier numéro de son magazine BD Strip9.


Où et comment trouves-tu tes dessinateurs/scénaristes?

En fouillant sur Internet, pour le 1er opus j’ai visité TOUS les blogs BD, environ 5 000, j’ai même passé une annonce sur Kob one. Ça a pris un temps pas possible et a nécessité une sacrée organisation mais je ne regrette pas mes sélections !

 

Quels sont tes critères de sélection ?

Rien de très original, principalement les graphismes et les scénarios mais le plus dur est de réussir à capter ceux qui ont vraiment la fibre, ceux qui continueront d’être inventifs sortis des anecdotes personnelles d’un blog, ceux qui écrivent des dialogues qui sont drôles et paraissent naturels...

Auteur de BD demande beaucoup de travail et de talent, c’est pas donné à tout le monde.

 

Que dire à un jeune dessinateur qui aimerait être publié dans ton magazine ? Quels critères doit-il respecter et comment peut-il te contacter ?

Au-delà de ce que je viens de citer dans la réponse précédente, il doit avant tout sortir du lot par son humour mais surtout par des graphismes très personnels. A ce niveau je suis ouvert à toutes propositions, surprenez-moi ! Je suis d’ailleurs constamment à la recherche de nouveaux auteurs pour faire un roulement et amener régulièrement de la nouveauté. Mais je suis très exigeant. Vous trouverez mon contact sur le site www.Strip9.fr

 

Qu’en est-il des droits ? Les auteurs cèdent-ils les droits de leurs dessins à Strip9 ? Si oui, peuvent-ils les récupérer s’ils ont une autre proposition ? Strip9 détient-il l’exclusivité?

Les auteurs restent propriétaires de leurs droits puisqu’un des buts du magazine est de les faire connaître et les aider à signer des albums. Il est possible que par la suite Strip9 sorte ses propres albums comme le font les concurrents. En attendant, les auteurs sont libres de vendre leurs planches à qui ils veulent.

 

A qui s’adresse ton magazine ?

Strip9 a plusieurs clientèles : les amateurs de BDs à la recherche de nouveautés, et là ils seront servis, et les lecteurs occasionnels qui veulent passer un bon moment en lisant quelques BDs pour pas cher.

 

Que dire aux lecteurs qui hésitent encore à acheter Strip9 ?

La BD est en train d’évoluer et Strip9 marque une nouvelle aire, il ne faut pas rater cette marche !

 

Parlons un peu de toi : qui es-tu ?

Jérémy Beccu, 32 ans, originaire de la région parisienne que j’ai toujours détestée.

Je reviens de 4/5 ans de graphisme en Guyane où j’y ai rencontré une toulousaine avec qui j’ai eu un fils. Aujourd’hui en métropole pour lancer Strip9, on prévoit de déménager à la Réunion d’ici quelques mois.

 

Quel est ton lien avec la BD ?

J’ai commencé à faire des BDs il y a plus de 15 ans et je n’ai jamais arrêté depuis. Je suis passé par le fanzine, puis j’ai fait les BDs du magazine de skate Simili. Ensuite j’ai commencé à travailler avec des agences de communication pour faire de la BD pour diverses entreprises, puis j’ai enchainé avec les BDs de Street Monsters (le fameux magazine de mon ami Artkore) et récemment avec le magazine Une saison en Guyane. Malgré tout, je ne me suis pas laissé de place dans Strip9 car j’estimais ne pas avoir le niveau, je me contente alors de scénariser une série, de dessiner les éditos et quelques à-côtés. De toute façon je n‘aurais pas eu le temps d’en faire plus.

 

Qu’espères-tu de cette aventure ?

J’espère, dans un premier temps, que les lecteurs apprécieront le magazine, puis que les professionnels l’aimeront également. J’espère que ça aidera les auteurs à percer car ils le méritent tous. Enfin, j’espère ne pas perdre d’argent et si je pouvais en gagner pour poursuivre l’aventure ce serait top. Dans mes rêves les plus fous on passe en mensuel et on augmente le tirage pour atteindre réellement le même niveau que celui des concurrents.

 

Peux-tu révéler des informations concernant le prochain numéro?

Pour le prochain numéro, on garde la même formule mais il y aura un nouvel auteur tout aussi talentueux que les autres ! Le problème c’est que pour présenter un nouvel auteur sans ajouter de pages il faut en enlever un (qui reviendra au numéro suivant bien sûr) et le choix est difficile.

 

La publication de ces jeunes auteurs a-t-elle, entre autres, pour but de les faire connaître auprès des éditeurs? Est-ce la motivation de ces artistes ?

Évidemment c’est même un des buts de départ. Au-delà de cela et vu que je leur laisse pas mal de libertés, certains auteurs considèrent le mag comme un laboratoire pour tester de nouveaux projets auprès du public. L’intérêt est aussi, bien sûr, d’avoir des commandes régulières.


Strip9 en bref :

Taille : A4 21x29,7

Nb de pages : 68 pages

Qualité du papier : couleur

Qualité couverture : 150g couché brillant

Fréquence de publication : bimestriel

Distribution : 25 000 exemplaires

Prix : 3,50 euros

 


Zoom sur un des artistes publié dans ce premier numéro de Strip9 : Tom alias Thomas Germillon



De manière totalement objective (Tom n’est que mon frère), j’aimerais vous présenter un dessinateur très talentueux qui a développé le personnage d’Oursemou, l’ours alcoolique et philosophe ! Et ce n’est qu’une de ses créations parmi tant d’autres! Allez, RDV à la rubrique « Interviews » de Strip9  :

 


Entretien entre Jérémy Beccu et Thomas Germillon

 

Alors ça fait combien de temps que tu fais de la BD un peu sérieusement ?

Ça doit faire une bonne quinzaine d'années que j'ai commencé. D'abord à crobarder des personnages, à m'essayer à différentes techniques d'encrage, de mise en couleur et d'écriture de scénarios.

C'est devenu plutot sérieux quelques années plus tard (je suis un peu lent à la détente, mais quand ça part ça part) et j'ai commencé à publier pas mal de choses sur le net (des strips surtout). J'ai été publié aussi dans un magazine de rue, qui s'appelait PAF et j'ai récemment gagné quelques prix à des concours de BD allemands (même avec un hors-sujet d'ailleurs...).

 

Ton style y vient d'où ?

J'ai peur que ce soit assez évident de voir sur qui j'ai pompé.

Lorsque j'ai commencé à dessiner, les univers qui m'ont le plus inspiré et influencé sont celui de la bande dessinée belge traditionnelle (les classiques que j'avais à portée de main dans la bibliothèque de mon père) et en particulier celui de Franquin.

Même avec le recul, je continue d'adorer le côté innocent et un peu naïf de ces aventures où personne ne meurt jamais pour de vrai et où les personnages s'émeuvent encore du moindre pet.

J'ai donc commencé par reproduire un peu tout ça en y ajoutant quelques gros mots. Et puis le temps passant, les traits sont devenus plus trash et l'innocence et la naïveté ont cédé de plus en plus de terrain à la violence gratuite et à la dure réalité de la vie.

Et puis Oursemou a pointé son museau.

 

Sinon c'est quoi ton "vrai métier" ?

Ce qui me fait gagner ma vie, c'est principalement mon boulot de graphiste/illustrateur freelance. Mais ce qui me fait vibrer, en plus d'Oursemou, c'est la peinture.

C'est un trip complètement à part, beaucoup plus personnel et, curieusement (ou pas), beaucoup plus dark. J'ai déjà fait quelques expos à Berlin et d'autres suivront peut-être.



 



Allez visiter sa page :

www.oursemou.com !

 

 






Propos recueillis par Julia Germillon 

(septembre 2012)

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