Fabien Clavel : "En littérature jeunesse, on se tourne vers des héros adolescents"

A l'occasion de la parution du Nuit blanche au lycée, rencontre avec Fabien Clavel, prolifique auteur de fantasy et de thriller ado.

Comment est venue l'idée de poursuivre les aventures de Lana ? pourquoi s'acharner sur cette pauvre petite ?

J’avais l’idée de trois aventures pour Lana dès le début. C’est la deuxième. J’avais envie d’une héroïne récurrente sans pour autant former un cycle. Mais Lana est solide : elle s’en sortira. Cette fois, après avoir voyagé dans toute l’Europe, je l’ai bloquée dans son propre établissement pour un huis clos de vingt-quatre heures.

Besoin de vous venger sur vos années lycée ?

Mes années lycée se sont très bien passées mais c’est un moment dense et riche, très agréable à mettre en scène dans une histoire. Et puis, c’est le code du genre : en littérature jeunesse, on se tourne vers des héros adolescents.

Pourquoi un groupe néo-nazi, ce n'est pas un peu cliché ? Alors qu'un groupe de végétariens fous aurait été plus...

L’affaire Breivik a notamment été un déclencheur. A vrai dire, la montée de l’extrême-droite en Europe m’inquiète bien plus que celle des végétariens fous (on attend encore des attentats à la carotte bio).

Lana, c'est vous ? comme Flaubert était Emma Bovary...

Lana, c’est moi, mais aussi tous les personnages de l’histoire. Elle est beaucoup plus perturbatrice que moi (et moins bonne élève). Par contre, c’est une vraie héroïne, ce qui n’est pas mon cas. Pour Lana, je me suis inspiré des personnages de journalistes casse-cou des années 1980. Je sais d’ailleurs déjà qu’elle en fera son métier plus tard.

Vous vous sentez aussi à l'aise dans le polar, un genre nouveau pour vous, que dans la fantasy ? quelles passerelles entre ces deux genres ?

Tous ces genres obéissent à une même idée : tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout du livre. Ici, la méthode du suspense de fin de chapitre est simplement systématisée pour donner un véritable thriller. C’est d’ailleurs très exigeant en matière d’écriture. Finalement, si je regarde bien, il y a déjà de nombreux éléments de polars et de thriller dans mes livres de fantasy.

Propos recueillis par Loïc Di Stefano

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