Mythologica, une revue au service de l'Imaginaire !

Thomas Bauduret

Thomas et Thomas sont les deux rédacteurs en chef de la revue Mythologica, une revue papier dont le numéro 1 est attendu pour novembre. Le premier, Thomas Bauduret, a divers casquettes : traducteur, écrivain, (co)fondateurs de maisons d’éditions, anthologiste et motard ! Le second, Thomas Riquet, a, lui, plusieurs cordes à son arc : fondateur de Mythologica.net et donc chroniqueur en plus de sa charge de « patron », éditeur, anthologiste, jury de prix prestigieux, intervenant auprès d’étudiant de M2 dans le monde du livre et un chat.

Thomas Riquet

Pour la fin du bouclage du numéro 1 de la revue spécialisée dans l’Imaginaire, nous avons décidé de les inviter à nous en parler un petit peu…


Vous dirigez tous deux la revue Mythologica dont le premier tome est prévu pour novembre. En quelques mots, qu'est-ce que Mythologica ?

Thomas Riquet : Mythologica est à l'origine un site dédié à l'Imaginaire créé en 2009 qui n'a eu de cesse de se développer au fil des années pour en arriver aujourd'hui à une revue papier. Le projet Mythologica, que j'ai initié, consiste à réunir sur un même support toutes les sphères de l'Imaginaire : jeux, livres, films, albums musicaux,... Car la plupart de ceux qui aiment lire de la Fantasy, de la science-fiction ou du fantastique aiment les univers qui sont leur sont associés. C'est donc tout naturellement sur le web que cette idée a vu le jour. Aujourd'hui l'équipe web réunit 35 chroniqueurs et plus de 2000 articles. Je suis donc plutôt ravi du succès final, surtout qu'une version totalement rénovée et bien plus ergonomique du site voit le jour le 23 septembre, date qui sera à marquer dans vos agendas car on va envoyer du lourd !

L'idée de la revue est venue ensuite, lors d'une discussion avec un compère de longue date, Thomas Bauduret. Cela faisait un moment que l'idée me trottait dans un coin de la tête de reporter le succès web de Mythologica sur une version papier accessible au plus grand nombre. La fin de Faeries a également laissé une place à prendre auprès du lectorat. De fil en aiguille nous avons fini par décider de nous associer sur ce beau projet, et nous avons mis en place la sortie d'un numéro 0 de présentation au public de la revue en mai 2013. Illustré superbement par Pascal Quidault, ce numéro promo a rencontré un vif succès auprès du public et nous a engagés à continuer dans la voie que nous avions choisie. Nous sommes donc en ce moment-même en train de boucler le n°1 qui sortira en novembre dans toutes les bonnes librairies.

 

Couverture du prochain numéro


300 pages, tous les trimestres, spécialisées dans un domaine particulier, la SFFF... Cela est peu habituel dans le monde de la presse : pourquoi de tels choix ?

Thomas Bauduret : En fait, je ne sais si on peut parler de presse, puisque nous serons diffusés en librairie. Nous avons adopté le format hybride revue/livre, soit « mook » en termes branchés, qui est plus en accord avec les moyens techniques actuels et correspond à notre désir de faire un bel objet, que l’on ait plaisir à mettre dans sa bibliothèque. On ne dira jamais à quel point le contenu est certes essentiel, mais le contenant également !

 

La revue est issue du site Internet Mythologica.net. En quoi celle-ci diffèrent l'une de l'autre ?

Thomas Riquet : Je reprends la parole pour le coup puisque je m'occupe vraiment des deux pendants du projet. L'équipe de Mythologica la revue est différente, et donc indépendante du site Internet. Ayant un regard sur l'ensemble de la production des deux supports je suis donc en mesure de la répartir équitablement et surtout de vérifier que rien ne vient faire doublon. Le site est plus dans l'immédiateté des informations tandis que la revue prend plus le rôle de support de fond, avec des articles plus longs,... Avec Thomas nous avons vraiment pensé la concordance entre les deux supports dans le but de proposer aux lecteurs une véritable synergie, une complémentarité. Et je pense que nous y parvenons, même si ce sera aux lecteurs de nous le dire réellement.

 

Quels sont les défis qui se posent, aujourd'hui, pour ce genre de publication papier ?

Thomas Riquet : Les défis de ce type de projets sont nombreux. Le premier est de réussir à tenir un rythme de publication cohérent sur la durée car trop de revues ont tendance à sortir un ou deux numéros avant de s’essouffler. Si l'on veut réussir dans la durée il faut séduire rapidement un public et le satisfaire à chaque numéro, c'est d'ailleurs ce qui est le plus difficile dans cette affaire. Pour cela nous avons décidé de multiplier les thématiques fortes au fil des numéros en proposant une alternance entre auteur phare et thème plus large. Ainsi le thème Fantasy & JdR du numéro 1 sera suivi d'un spécial H.P. Lovecraft.

L'autre grosse problématique c'est la diffusion auprès du public. Nous avons donc fait le choix de nous présenter à la fois sur le marché papier et le marché numérique avec une offre globale mais surtout en faisant appel à des diffuseurs professionnels, afin d'assurer au mieux la commercialisation de notre projet.

 

Couverture du numéro 0

Vous avez offert un visage de la Fantasy lors du numéro 0 avec le dossier dirigé par Thomas Riquet. Quelle est votre vision de cette branche de la littérature ? Notamment en France ?

Thomas Bauduret : Comme partout ailleurs, une frange en pleine expansion qui sort peu à peu de son ghetto, la série des « Seigneur des anneaux » de Jackson ayant bien sûr été une sorte de point pivot. (Il est étonnant de constater le peu d’intérêt pour Hollywood envers un genre éminemment cinématographique, à part quelques exceptions sporadiques. Sans doute parce que les crânes d’œuf d’Hollywood ne savaient pas comment faire rentrer le genre dans leurs petites cases… En fait, longtemps, les meilleurs films de Fantasy venaient de Hong Kong, même si on ne leur accolait pas cette étiquette ! Il suffit de voir un « Jiang Hu » ou «un « Green Snake » pour s’en convaincre… !) A tel point que, pendant un temps, c’était même devenu « LE » créneau : j’imagine que si même un auteur comme Maxime Chattam (appréciable par ailleurs) s’y est mis, c’est parce que son éditeur lui a murmuré quelques mots à l’oreille… Du coup, il y a une grosse production avec des niveaux de qualité variable, mais cette phrase pourrait s’appliquer à n’importe quel genre, ou absence d’icelui… C’est aussi le domaine d’un lectorat généralement jeune et en soif d’évasion. Il est aussi multiformats, car souvent, les lecteurs/trices lisent également de la BD, font du jeu de rôle, etc. D’où cette volonté de toucher dès le départ tous ces supports qui constituent la nébuleuse de l’imaginaire !

 

A court terme, des projets particuliers pour Mythologica ?

Thomas Bauduret : Comme nous venons de boucler le numéro un, le premier projet est d’abord de passer une ou deux bonnes nuits de sommeil ! Pour l’instant, la gageure est de nous faire connaître auprès du public et de gagner la confiance des libraires. Les excellentes réactions sur le 0 sont en cela encourageantes. Et bien, sûr, le Mythologica n°2 qui se profile déjà. C’est un peu le mythe de Sisyphe !

Et à long terme ?

Thomas Bauduret : Pour l’instant, nous sommes un peu au stade de l’enfant qui a un nouveau jouet (ou le geek qui vient de recevoir son nouvel ordi) : c’est une idée à la seconde, un grand bouillonnement créatif, un moment que, personnellement, j’adore. Il va nous falloir un peu de temps et de recul pour pouvoir faire le tri !

 

Pour conclure, une petite annonce : que pouvez-vous nous dire du numéro 1 ? Une petite exclusivité ?

Thomas Bauduret : Déjà notre grand dossier sur la Fantasy et le jeu de rôles, particulièrement foisonnant. Ensuite une nouvelle impressionnante d’un auteur russe, puisque nous voulons sortir de l’ethnocentrisme anglo-saxon dans lequel on se complaît un peu trop. Puis le début d’un roman-feuilleton signé d’un grand nom de la Fantasy locale histoire de faire un retour aux sources de cette littérature populaire (au sens noble du terme) que nous aimons. Ensuite, quelques surprises… Dont je ne peux rien révéler, sinon, ce ne seraient plus des surprises !

 

Propos recueillis par Pierre Chaffard-Luçon

 

Mythologica, parution trimestriel, 300 p. environ, 56€ pour 4 numéros en version papier, 28 € pour 4 numéros en version numérique (epub ou pdf, au choix).


Site et abonnement en ligne : http://www.revue.mythologica.net

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1 commentaire

PCL

Ils en avaient parlé, le voilà : le nouveau site Mythologica.net...