Graziella Borghesi et le murmure des images - Interview de l'artiste.

Plutôt que de recenser les lueurs claires et sombres de son existence Graziella Borghesi met ses dessins dans les mots des autres. Et non des moindres : Godel, Butor, Arrabal par exemple. Elle leur offre un tapage de son presque silence ironique et léger dont les traces sont errances. Là où les mots se mettent à manquer il y a donc le murmure des images. Mais si écrire est une maladie, peindre, graver en répons ne sera pas un baume mais un prolongement de cette maladie pour ce qui est arrivé, ce qui arrive. Et pour que ce qui arrivera encore. De tels travaux plastiques sont donc des lettres d’amour aux auteurs et aux lecteurs. Mais des lettres d’amour qui ne s’écrivent pas.

 



Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?  Le chant du coq de mon voisin Sauro Casadei Lelli.

 

Que sont devenus vos rêves d’enfant ? Des nuages dans les flaques d’eau.

 

A quoi avez-vous renoncé ? A rien.

 

D’où venez-vous ?  De 1945 en Italie.

 

Qu’avez-vous reçu en dot ? Dessin- Ecriture-Maison-Argent.

 

Qu’avez-vous du “plaquer” pour votre travail ? Rien.

 

Un petit plaisir quotidien ou non :  Spaghetti - quotidien, quotidien !

 

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?  Je n’utilise pas les mêmes pinceaux.

 

Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpella ? Un portrait de Dante dessiné par mon père, Gnezì d’Marèla.

 

Quelle première lecture vous marqua ?  Le livre “CUORE” d’ Edmondo de Amicis.

 

Où travaillez-vous et comment ? A Villanova di Bagnacavallo (Ravenne) Italie en alternant peinture et dessin.

 

Quelle musique écoutez-vous ? La voix de mes parents dans l’au-delà.

 

Quel est le livre que vous aimez relire ?  “Différences for four hands ” de Rosmarie Waldrop.

 

Quel film vous fait pleurer ? Je choisis seulement ce qui me fait rire.

 

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?  Maxime Godard, mon mari qui vit à Paris, trop -loin-pour-mon-gout !

 

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?  A Babbo Natale ( au Père Noël)

 

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?  Villanova di Bagnacavallo.

 

Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ?  Les peintres rupestres-Jean Dubuffet-Jan Voss-Marie Morel-Picasso.

 

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?  Une énorme quantité de courrier “timbré”.

 

Que défendez-vous ?  Les vieilles personnes, toujours.

 

Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on

n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas” ? La  Liberté.

 

Enfin que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui, mais quelle était la

question ?”  Oh, si je l’avais écrite moi-même !!!

 

Entretien réalisé par Jean-Paul Gavard-Perret, novembre 2013.

 

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