Pierre Escot : interview de l’artiste, auteur, éditeur sortant des toilettes et sous le plafond blanc d’un café-comptoir









Adepte des croisements et des hybridations Pierre Escot est un des créateurs les plus intéressants de l’époque. Entre art contemporain, prose et poésie il crée des monstres où l’absurde et l’apparent délire inventent  dans un travail des plus précis des approches où le langage – quelle qu’en soit la nature – est poussé parfois jusqu’à l’autoparodie. Le second coffret des éditions PEGG incluait dans une série intitulée Pension nationale, des textes recto-verso sur vingt-deux culottes, slips et caleçons. Planning reste à ce jour le texte le plus dérangeant littérairement parlant de l'auteur. Aux éditions de la Salle de Bains il a publié aussi deux textes remarquables : Occiput (poème sexuel) et Les Bords. Il existe là bien des secousses sismiques l’humour n’y est jamais loin mais doit être pris au sérieux.

 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ? Mon rêve finissant.

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?   Ils sont avec moi.

A quoi avez-vous renoncé ? A une vie toute tracée

D’où venez-vous ? Des toilettes.

Qu'avez-vous reçu en dot ?  Le perfectionnisme.

 Qu'avez-vous dû "plaquer" pour votre travail ? La certitude

 Un petit plaisir - quotidien ou non ? Le café comptoir.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ? La même chose qu’eux, être unique comme chaque être humain.

 Quelle fut l'image première qui esthétiquement vous  interpela ? Un plafond blanc.

Quelles musiques écoutez-vous ? Tout sauf de la country.


Quel est le livre que vous aimez relire ? « La croisade des enfants » de Marcel Schwob

Quel film vous fait pleurer ? « Voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ? Quelqu’un avec tous ses cheveux encore étonné d’être là.

A qui n'avez-vous jamais osé écrire ? A moi-même, au petit-déjeuner avant la douche.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ? Syracuse

Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ? Celles et ceux dont on peut ressentir la nécessité dans l’exigence, le lâcher-prise et le dépassement

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ? Une bouteille de Saint-Estèphe.

 Que défendez-vous ?  Les droits de l’homme, des animaux, spécialement des chats mais j’aime surtout les fruits de mer.

Que vous inspire la phrase de Lacan : "L'Amour c'est donner quelque chose qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas"?  Lacan aurait pu être un écrivain accompli.

Enfin que pensez-vous de celle de W. Allen : "La réponse est oui mais quelle était la question ?" J’aurai pu répondre : Rien à toutes les questions, d’ailleurs mes réponses sont erronées, peut-être.

Interview réalisé par Jean-Paul Gavard Perret, 7 décembre 2013.


La photo de l'artiste est de  Franck Chevalier. Il travaille entre autre pour la presse (Technikart, Chronic'art).

 

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