Perpetuum mobile : Entretien avec Thomas Lerooy

                   

 

 

Pour finaliser ses dessins le peintre et sculpteur belge Thomas Lerooy utilise de vieilles pages de magazines et de catalogues. Le papier est découpé et collé sur une base : « on peut les voir comme de vieux sols en bois, un parquet fait de lattes » précise le créateur ont le travail est d’une telle maturité u’on pourrait prendre l’artisite pour un vieux maître.

 

Lerooy invente un nouveau baroque emplit autant des stigmates de la mort que de la vie. Chaque œuvre (sculpture ou dessin) est un cérémonial aussi délétère que grandiose.  Répondant au poids de l’art qui pèse sur ses épaules l’artiste en rééchappe. Il a toutefois illustré sa position complexe face à l’histoire de l’art dans une sculpture fulgurante. Une tête immense débaroule du corps qui ne peut plus la soutenir (« Not Enough Brain to Survive »).

 

Transposant le regardeur aux limites de la condition humaine l’artiste propose un questionnement philosophique sur l’existence. Ses dessins deviennent une réactualisation des « vanités ». L’humour - comme chez les irréguliers belges de l’art n’est jamais loin. Il métamorphose le macabre et réanime l’existence de manière grandiose, dérisoire et insolente.

 

Thomas Lerooy, Bitterweet, Hatje Cantz, 136 pages.

 

 

 

Entretien avec Thomas Lerooy

réalisé par Jean-Paul Gavard-Perret, octobre 2013.

 

 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?  Le cauchemar

 

Que sont devenus vos rêves d’enfant ? La réalité

 

A quoi avez-vous renoncé ? A la médiocrité

 

D’où venez-vous ? De Roulers, Belgique

 

 Qu'avez vous dû "plaquer" pour votre travail ?  Tout,  et je rends tout bien gentiment

 

Un petit plaisir - quotidien ou non ? Non.

 

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ? Je ne m’occupe pas trop des oeuvres des autres artistes, je pense plutot que la nature de mon travail se distingue parce qu’il est si laborieux qu’il progresse lentement.

 

Quelle fut l'image première qui esthétiquement vous  interpela ? Gerard David : « L’écorchement de Sisamnès ».

 

Où travaillez-vous et comment ? Bruxelles, dans mon atelier et j’évolue et travaille dans un état chaotique,  un désordre.

 

Quelles musiques écoutez-vous en travaillant ? De la musique éclectique, le silence

 

Quel est le livre que vous aimez relire ? Umberto Eco : “storia della bruttezza”   

 

Quel film vous fait pleurer ? « C’est arrivé près de chez vous », un  faux documentaire belge en noir et blanc de Rémy Belvaux, André Bonzel et Bebopit Poelvoordre sorti en 1992.

 

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ? Mes cheveux

 

A qui n'avez-vous jamais osé écrire ? A moi-même

 

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ? Paris

 

Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ? Albrecht Dürer

 

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ? La tranquillité 

 

Que défendez-vous ? Une attaque pour la vie

 

Que vous inspire la phrase de Lacan : "L'Amour c'est donner quelque chose qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas"?  Perpetuum mobile, la répétition sans fin

 

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